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Histoires Web vendredi, novembre 15
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L’extrait a été largement partagé, mercredi 13 novembre au soir, après la réaction indignée de Marine Le Pen aux réquisitions du parquet dans le procès des assistants parlementaires européens du Front national (FN, devenu Rassemblement national, RN, en 2018). On y voit la dirigeante d’extrême droite, rajeunie de vingt ans, face à Jean-François Copé, alors porte-parole du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. Le contexte : à quelques semaines des élections régionales de 2004, Alain Juppé, potentiel candidat à la présidentielle, vient d’être condamné à dix ans d’inéligibilité – la peine sera ramenée à un an en appel – dans l’affaire des emplois fictifs de la Ville de Paris.

Marine Le Pen trouve alors que l’on fait trop peu de cas de ces affaires de détournements de fonds et déplore que M. Juppé n’abandonne pas la vie politique. « Les Français n’en ont pas marre d’entendre parler des affaires, ils en ont marre qu’il y ait des affaires !, s’agace-t-elle sur le plateau de l’émission « Mots croisés ». Ils en ont marre de voir des élus qui détournent de l’argent, c’est scandaleux. (…) Respecter la démocratie, c’est ne pas voler l’argent des Français. » Suivant le vieux slogan lepéniste « Têtes hautes, mains propres », Marine Le Pen est alors une ardente défenseuse de la moralisation de la vie politique française, combat qu’elle poursuivra… jusqu’à être elle-même menacée par la justice.

Ainsi, au début des années 2010, lorsque Nicolas Sarkozy et ses soutiens sont cernés par les affaires et que des élus locaux socialistes sont condamnés pour détournement de fonds – délit aujourd’hui reproché à la triple candidate à la présidentielle –, le secrétaire général du FN, Steeve Briois, et sa présidente, Marine Le Pen, sont prompts à réclamer « opération mains propres » et démission immédiate – concernant la députée socialiste des Bouches-du-Rhône Sylvie Andrieux.

Le vent tourne

« L’arme de l’inéligibilité devra être utilisée avec beaucoup plus de rigueur », écrit Marine Le Pen, en 2012, dans son deuxième et dernier livre, Pour que vive la France (éd. Jacques Grancher), dans un chapitre visant à « restaurer la morale publique ». Deux ans plus tard, après la mise en cause de Thomas Thévenoud, éphémère secrétaire d’Etat de François Hollande accusé de ne pas payer ses impôts, Steeve Briois souligne, dans un édito publié sur le site du FN : « La morale publique est depuis toujours l’un de nos principaux combats. L’intransigeance dans ce domaine est la condition sine qua non au renouvellement du lien de confiance qui doit unir un peuple et ceux qu’il a mandatés pour diriger son destin. »

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