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Yamikani Idriss est responsable de l’environnement au ministère des ressources naturelles et du changement climatique du Malawi. Il est également le principal négociateur en matière de transparence climatique au nom des pays les moins avancés (PMA) à la COP29 qui se tient du 11 au 22 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan.

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Le principe d’un fonds pertes et dommages a été adopté lors de la précédente COP, en 2023, aux Emirats arabes unis. Pensez-vous que les parties peuvent désormais se mettre d’accord sur un nouvel objectif collectif chiffré d’aide financière avant la clôture de la COP29 ?

S’accorder sur un objectif commun est particulièrement difficile à la COP pour la simple raison que tout doit être adopté par consensus entre les parties. On ne peut pas exclure que le nouvel objectif collectif quantifié puisse être atteint après la clôture de la COP29, comme le fut l’objectif précédent de 100 milliards à l’époque. Nous avançons difficilement sur cette question ainsi que sur celle du fonds pertes et dommages, car les pays riches veulent échapper à leurs responsabilités.

Y a-t-il, pour l’heure, des promesses de financement climatique de la part des pays développés ?

Ce que je sais, c’est que nous, les pays en développement, en particulier en Afrique, regardons dans la même direction pour déterminer le nouvel objectif de financement. Nous avons établi notre position. Nous attendons désormais que les autres pays fassent de même. En ce qui concerne les PMA, nous avons eu deux réunions techniques, en mars et en août, pour accorder nos violons. Il en est ressorti la déclaration de Lilongwe, qui nous servira de feuille de route pour les tractations.

Quelles sont vos priorités ?

La priorité des priorités, c’est la mise en œuvre du bilan mondial. Nous sommes en retard par rapport aux objectifs fixés par l’accord de Paris. Pour l’instant, c’est un échec. Nous devons collectivement rectifier le tir pour atteindre l’objectif de limite de réchauffement de 1,5 °C. A la COP, nous, les PMA, devons rappeler à ceux qui polluent beaucoup qu’ils doivent rationaliser leurs émissions de gaz à effet de serre. Parmi les recommandations, la première, primordiale, est d’insister sur le langage utilisé. Nous devons parler de « transition vers l’abandon des combustibles fossiles ».

De plus, après avoir atteint la cible de 100 milliards de dollars [94 milliards d’euros] en 2023, il nous faut maintenant rassembler davantage de ressources. Et réduire l’écart de financement entre l’adaptation et l’atténuation.

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