Le gouvernement va relancer les « assises de lutte contre l’antisémitisme » créées début mai et « dont le travail avait juste démarré au printemps », a annoncé mardi 12 novembre le secrétaire d’Etat à la citoyenneté, Othman Nasrou, en fixant un premier point d’étape « dans trois mois ». Souhaitant « remettre à plat les outils dont nous disposons », il a lancé un « appel à la mobilisation générale », car la lutte contre l’antisémitisme « est l’affaire de tous, et pas simplement de nos compatriotes de confession juive ».
Un premier point d’étape « en début d’année prochaine » permettra de faire « un certain nombre d’annonces », a ajouté M. Nasrou lors d’un point presse, en évoquant notamment « des propositions de loi » encore « à l’étude ». Il a aussi souhaité « qu’on puisse améliorer notre caractérisation des actes » antisémites – dont chacun « doit trouver une réponse ».
M. Nasrou avait précédemment réuni le grand rabbin de France, Haïm Korsia, le président du Consistoire central, Elie Korchia, celui du Fonds social juif unifié, Ariel Goldman, ainsi que le président du Conseil représentatif des institutions juives de France, Yonathan Arfi.
S’il n’a pas donné de chiffres pour le troisième trimestre, M. Nasrou a rappelé « l’explosion des actes antisémites depuis le 7 octobre » 2023 et a souligné qu’au premier semestre 2024 ces actes ont concerné « 632 villes et 95 départements ». « Les mis en cause sont de plus en plus jeunes », puisque « 42 % [d’entre eux] ont moins de 35 ans », a-t-il ajouté.
Interrogé sur le maintien du match France-Israël jeudi, M. Nasrou a estimé que renoncer aurait été « reculer ». « Il n’est pas question de donner raison à ceux qui versent dans l’antisémitisme », a-t-il ajouté, critiquant les parlementaires « insoumis » « qui, en voulant faire annuler ce match, veulent gagner une bataille ».
Mardi à l’Assemblée nationale, à l’occasion d’une question d’Aurore Bergé au ministre de l’intérieur, Bruno Retailleau, sur l’antisémitisme, une passe d’armes tendue a opposé la députée (Ensemble pour la République) des Yvelines à une partie des députés LFI. « L’antisémitisme plus débridé est désormais de retour », a estimé M. Retailleau, en critiquant « toutes celles et tous ceux qui instrumentalisent la cause palestinienne pour des fins uniquement politiciennes ».