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Un nouveau premier ministre haïtien a été investi lundi 11 novembre pour succéder à son prédécesseur limogé dimanche par le Conseil présidentiel de transition. Après seulement cinq mois de pouvoir, Garry Conille est remplacé par l’homme d’affaires Alix Didier Fils-Aimé, qui prêtait serment lundi en direct à la télévision haïtienne, après un conflit entre le chef du gouvernement sortant et le Conseil de transition.

Le nouveau premier ministre s’est engagé dans un discours d’investiture à « travailler sans relâche (…) à la cohésion » politique et au « rétablissement de la sécurité » dans le pays. « Je prends l’engagement (…) de mettre mon énergie, mes compétences et mon patriotisme au service de la cause nationale », a déclaré M. Fils-Aimé, qui a également évoqué de prochaines « élections » alors que le pays est privé de président depuis 2021.

Son prédécesseur Garry Conille avait été nommé début juin pour tenter de stabiliser le pays qui ne cesse de s’enfoncer dans des crises politique, sécuritaire, socio-économique et humanitaire, attisées par la violence des gangs.

Alix Didier Fils-Aimé est un ancien candidat au Sénat et ancien président du conseil d’administration de la chambre de commerce et d’industrie d’Haïti. Ce diplômé de l’université de Boston avait déjà été retenu pour le poste de premier ministre en tant que candidat du secteur privé avant que M. Conille soit nommé.

La décision de démettre ce dernier de ses fonctions survient après des semaines de conflit entre le dirigeant et le Conseil de transition. Cette autorité souhaitait changer les responsables des ministères de la justice, des finances, de la défense et de la santé, contre l’avis du premier ministre, selon le Miami Herald.

Haïti pâtit depuis des dizaines d’années d’une instabilité politique. Mais depuis quelques mois, ce pays des Caraïbes doit faire face en plus à la violence des gangs, qui contrôlent 80 % de la capitale Port-au-Prince.

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Un pays sans président depuis 2021

Après la démission du premier ministre controversé Ariel Henry, en avril, des autorités de transition ont été mises en place, avec pour mission de rétablir la sécurité et d’organiser des élections, dans un pays ravagé par la violence et la corruption, et qui n’a pas de président depuis l’assassinat de Jovenel Moïse, en 2021.

En septembre, lors d’une visite en Haïti, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, avait appelé les autorités de transition à s’engager rapidement vers des élections. Les dernières remontent à 2016.

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Médecin de 58 ans qui fut déjà premier ministre d’Haïti pendant six mois entre 2011 et 2012, Garry Conille avait été désigné par le Conseil présidentiel de transition. En juillet, il avait dû être évacué d’un quartier de la capitale, Port-au-Prince, où des membres de gangs avaient ouvert le feu.

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Les gangs, qui règnent sur une grande partie de la capitale, sont accusés de nombreux meurtres, viols, pillages et d’enlèvements contre rançon ; une situation qui s’est aggravée en début d’année, lorsqu’ils ont décidé d’unir leurs forces pour renverser l’ancien premier ministre très contesté Ariel Henry.

La situation n’a pas cessé de s’aggraver malgré la mise en place de la mission multinationale de soutien à la police. Soutenue par l’Organisation des Nations unies (ONU) et les Etats-Unis, cette mission menée par le Kenya a commencé à se déployer cet été avec pour l’instant un peu plus de 400 hommes.

Jeudi, les Nations unies ont mis en garde contre une aggravation des niveaux de faim dans le pays. La vague de violences et une situation humanitaire catastrophique ont forcé plus de 700 000 personnes, pour moitié des enfants, à fuir leur domicile pour trouver refuge ailleurs dans le pays, selon les derniers chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

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Le Monde avec AFP

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