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Histoires Web jeudi, novembre 14
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LA LISTE DE LA MATINALE

Lors du centenaire de la Grande Guerre, la région Hauts-de-France, aujourd’hui rejointe par la région Grand-Est, a pris l’initiative de créer des « jardins de la paix » sur les lieux des combats. A côté des nécropoles et des ossuaires, des paysagistes issus des pays protagonistes – des Français, des Allemands, des Anglais, des Canadiens, des Marocains… – ont créé des espaces propices à la méditation ou à la réflexion. Ces créations doivent former un « chemin de la paix » d’une quarantaine de jardins reliant la Belgique à l’Alsace, le long de l’ancienne ligne de front.

Un jardin franco-allemand près de Compiègne

La Clairière de l’Armistice, dans la forêt de Compiègne (Oise), est un haut lieu de l’histoire de la première guerre mondiale : c’est dans une voiture de chemin de fer de la Compagnie internationale des wagons-lits qu’y fut signé le texte mettant fin aux combats sur le front occidental. C’est dans ce même wagon que fut imposé l’armistice de 1940, humiliation voulue par Hitler lui-même, qui le fit exposer à Berlin avant qu’il ne soit détruit par un incendie en 1945. Le wagon que l’on peut voir aujourd’hui est de la même série que l’original et a été réaménagé à l’identique.

Le jardin de la paix franco-allemand conduit les visiteurs, à travers un sous-bois très dessiné, vers la clairière et le musée. L’équipe artistique (un paysagiste allemand, un artiste français et une architecte italienne) a fait le choix, esthétiquement réussi, de l’évocation des impacts d’obus sous la forme de cercles de verdure se détachant sur le gravier. Le long banc étroit qui traverse le site, propice au repos, évoque, lui, la linéarité des rails et dessine un pacifique trait d’union en suspens.

Jardin de la paix franco-allemand, « Le Jardin du troisième train » (2018), près de la Clairière de l’Armistice, route de Soissons, Compiègne (Oise).

Un jardin chinois à Noyelles-sur-Mer

« Les Dimensions de la paix », jardin de la paix chinois, à Noyelles-sur-Mer (Somme).

Ce jardin longe le mur d’un étonnant cimetière : celui des « coolies » de l’ancien camp de Nolette, à Noyelles-sur-Mer (Somme), à un vol de goéland de l’estuaire de la Somme. Ces travailleurs chinois sous contrat sont morts pour la plupart après l’Armistice, souvent des conséquences de l’épidémie de grippe espagnole. Le cimetière lui-même appartient à la Commonwealth War Graves Commission, qui entretient sur le sol français, depuis 1917, les sépultures des soldats et des auxiliaires de ce qui était alors l’Empire britannique.

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