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Une grève reconductible et le blocage de Dumarey Powerglide, l’entreprise spécialisée dans les boîtes de vitesses. L’intersyndicale CFDT-CGT a décidé de durcir le ton, jeudi 7 novembre. « Il n’y a eu aucune avancée, la direction joue la montre et le mépris. Les salariés concernés ont pour la plupart plus de 52 ans et sont usés, ils ne connaissent que la boîte : il faut une solution pour chacun », peste Malek Kirouane, délégué CGT.

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A la fin de l’été, l’équipementier allemand ZF, principal client du site – il représente plus de 85 % du chiffre d’affaires – annonçait l’arrêt de commande de boîtes automatiques huit vitesses. Dumarey Powerglide parvient à échapper au redressement, mais se dirige vers un plan social d’ampleur : avec 248 licenciements sur 591 salariés.

La direction a proposé un fonds de garantie de 60 millions d’euros, les salariés en réclament 100. Venu en soutien au rassemblement auquel avaient appelé les salariés sur le site de l’entreprise, au port autonome de Strasbourg, Olivier Delacourt, secrétaire général CFDT Métallurgie Alsace, commente : « Il faut de vraies mesures d’accompagnement alors que le marché du travail est tendu et restreint. L’entreprise est par ailleurs inflexible sur son refus d’un plan de départs volontaires. » Sollicitée, la direction n’a pas souhaité communiquer.

Inquiétudes en Alsace

Alain Richard, 55 ans et trente et une années dans l’entreprise, fait partie des licenciés de Dumarey, il estime qu’il ne peut accepter les conditions proposées : « Je suis trop jeune pour partir en retraite et trop vieux pour retrouver du travail. » Son collègue Christian Hugel, « vingt-huit ans de maison », ne fait pas partie de la charrette, mais s’alarme : « L’atmosphère est très anxiogène depuis des mois. On n’espère plus grand-chose. »

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Depuis que General Motors s’y est installé, en 1967, pour y fabriquer déjà des boîtes de vitesses, le site a connu maintes péripéties. En 2008, très affecté par la crise mondiale, le constructeur américain veut se retirer. Acteurs économiques et institutions se mobilisent pour sauver le site, et Punch Metals International, détenu par l’entrepreneur belge Guido Dumarey, reprend l’usine. L’accord avec ZF est noué à ce moment-là, ce qui permet de convaincre des banques : plus de 100 millions d’euros d’investissement permettront la production de boîtes automatiques huit vitesses, 2 000 salariés y travaillent alors. Ici, la gestion de celui que les médias belges appellent « le médecin des entreprises » est critiquée.

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