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Un mort et quatre blessés à Poitiers le 31 octobre, trois nouvelles victimes dans la région de Valence les deux jours suivants, un enfant de 5 ans grièvement blessé à la tête par des tirs à Rennes une semaine auparavant. La chronique des fusillades liées au trafic de drogue semble ne jamais devoir prendre fin. Vendredi 8 novembre, c’est à Marseille, épicentre national du narcotrafic, que doivent se rendre les ministres de l’intérieur et de la justice. Bruno Retailleau et Didier Migaud doivent y détailler leurs annonces, en partie dévoilées dans un entretien accordé au Journal du dimanche par M. Retailleau, mercredi 6 novembre.

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Le ministre de l’intérieur explique vouloir intensifier le travail d’investigation en créant des « task forces » mobilisant plusieurs services de l’Etat, et « déclencher (…) des contrôles à 360° » qui pourront aboutir à « fermer des commerces, contrôler des flux financiers, vérifier les titres de séjour aussi ». L’idée : « Nous attaquer à l’écosystème des trafiquants », a martelé Bruno Retailleau. Le problème : un tel volontarisme ne fait pas tout, dans une matière où les pouvoirs successifs, depuis une vingtaine d’années, s’épuisent à fabriquer de nouvelles méthodes et des stratégies prétendument inédites tandis que prospère, jusqu’à atteindre une capacité de nuisance sans doute jamais égalée, un narcotrafic omniprésent.

M. Retailleau répète qu’il se démultipliera pour lutter contre les « narcoracailles ». Mais, associé à l’image du jeune désœuvré des quartiers périphériques, le terme apparaît comme suranné, et peu susceptible de rendre compte d’une situation qui a vu les trafiquants les plus capés nouer des alliances internationales, se jouer des frontières, blanchir leurs revenus grâce au concours d’experts financiers de haut vol, optimiser leur commerce illégal en réorganisant constamment leurs flux logistiques. Des criminels caractérisés par « une inventivité et une agilité peu communes, une capacité à s’adapter à la répression, à diversifier leurs modes d’action », selon le rapport remis en mai par la commission d’enquête du Sénat.

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Au sein de la police, la flambée de violence des dernières semaines a revigoré le débat sur le vaste mouvement de réorganisation de l’institution entré en vigueur le 1er janvier 2024. Désormais, dans chaque département, un unique responsable policier commande l’ensemble des services de police – police judiciaire (PJ), renseignement territorial, sécurité publique. Parmi ceux-ci, les enquêteurs spécialisés de la PJ ont fusionné avec leurs collègues chargés de la petite délinquance dans une unique « filière judiciaire ».

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