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Histoires Web jeudi, novembre 7
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Il avait été un des fondateurs, en 1969, du groupe Supports/Surfaces, mais aussi deux ans plus tard, avec ses amis Vincent Bioules, Marc Devade et Daniel Dezeuze, de la revue Peinture, cahiers théoriques, dont il fut directeur de la publication. Louis Cane est mort à Paris, le 4 novembre, à l’âge de 80 ans.
Né à Beaulieu-sur-Mer (Alpes-Maritimes) le 13 décembre 1943, il suit les cours de l’école des arts décoratifs de Nice (1961) puis ceux de l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs de Paris (1964), dont il sort diplômé d’architecture intérieure, section « Peinture murale et fresques ».

C’est nanti de cette formation des plus classiques – prolongée par un an à l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris, où il prépare le dernier concours du prix de Rome, celui de 1968 – qu’il réalise en 1967 ses premiers travaux d’importance, des papiers découpés abstraits et des toiles où, à l’aide d’un tampon encreur, il imprime en colonnes, dans différentes couleurs, la mention « LOUIS CANE ARTISTE PEINTRE ». Sa première exposition, en 1969 à Paris, galerie Givaudan, montre des papiers rouges et des toiles tamponnées. Celles-ci sont à vendre entre 550 et 950 francs de l’époque, prix justifiés par un texte détaillant le coût du matériel, le temps passé à réaliser l’œuvre, et le bénéfice lié à l’acte de création. Cette démarche révolutionnaire, dans la mesure où elle met l’art au même niveau que n’importe quelle autre production, artisanale ou industrielle, a un résultat immédiat : il ne vend rien…
Mais son action, sa proximité avec le groupe gravitant autour de la revue Tel quel, fondée par Philippe Sollers, et la création de Peinture, cahiers théoriques, font de Louis Cane un des jeunes artistes les plus prometteurs du début des années 1970. Tel est en tout cas l’opinion des marchands alors débutants Daniel Templon et Yvon Lambert qui tour à tour exposent ses travaux, lesquels consistent à cette période en de grandes toiles découpées, dépourvues de châssis, et pendues librement au mur, débordant sur le sol. La série, baptisée « Sol/Mur », montre une abstraction géométrique radicale, très inspirée par le minimalisme américain.

Une touche expressionniste

La seconde moitié des années 1970 est une période charnière : une exposition de groupe au Stedelijk Museum d’Amsterdam, deux autres, personnelles, au Louisiana Museum (Danemark) et au musée d’art contemporain de Montréal, de premiers achats du Centre Pompidou alors en phase de préfiguration, suivis, après son ouverture, d’une exposition sous le commissariat de Claire Stoullig et Alfred Pacquement. En 1977, une première exposition chez Leo Castelli, alors le plus important galeriste de New York et une invitation à la Documenta 6, à Cassel (Allemagne), où il insiste pour être accroché au côté des artistes américains : cette confrontation lui tiendra toujours à cœur.
Dans le même temps, il délaisse progressivement l’abstraction, aiguillonné en cela par Philippe Sollers, qui l’encourage à peindre des femmes nues. Il le prend au mot, mais pousse plus loin en figurant des accouchements. Puis peint des femmes à leur toilette, des Annonciations, un Déluge, des variations sur Les Ménines de Velasquez, sur Le Déjeuner sur l’herbe de Manet et commence également à pratiquer la sculpture…

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