La ministre de l’agriculture, Annie Genevard, a annoncé dans le Tarn, lundi 4 novembre, la tenue en janvier 2025 d’assises du sanitaire animal, visant à « reprendre un peu la main » contre les épizooties qui malmènent les élevages français. « Il faut qu’on se mette tous autour d’une table, non seulement les professionnels, les éleveurs, mais aussi les laboratoires, les instituts de recherche, les services de l’Etat et qu’on réfléchisse à une stratégie partagée pour qu’on puisse reprendre un peu la main, ne pas toujours subir ces épidémies », a-t-elle déclaré.
La fièvre catarrhale ovine (FCO) de sérotype 3, une maladie virale transmise par un moucheron, fait des ravages en Europe. Non transmissible à l’homme, cette épizootie s’est répandue à grande vitesse en France depuis sa première détection dans le Nord, en août. Plus de 7 000 foyers étaient dénombrés en France au 30 octobre.
La ministre, dont les services avaient déjà fait état de commandes de 11,7 millions de doses de vaccin contre la FCO 3 « dans le cadre d’une stratégie vaccinale adaptée à la rapide évolution de l’épizootie », a annoncé lundi avoir procédé à la commande de 2 millions de doses supplémentaires qui permettront « d’assurer une couverture vaccinale optimisée », selon le ministère.
Elle a aussi dit vouloir impulser un changement de stratégie au niveau européen, avec pour objectif une « recherche coordonnée pour trouver des vaccins qui puissent être multicibles, qui ne traitent pas seulement un type de variants, parce que c’est une course effrénée, et on sera toujours en retard ».
Nouvel épisode de colère agricole prévu à la mi-novembre
Annie Genevard, qui effectuait son deuxième déplacement en Occitanie après un passage dans les Pyrénées-Orientales à la mi-octobre, a souligné vouloir poursuivre le « dialogue », tandis que se profile un nouvel épisode d’actions d’agriculteurs en colère à partir du 15 novembre.
Elle a reconnu que les 75 millions d’euros du fonds d’urgence annoncé au sommet de l’élevage de Cournon-d’Auvergne, au début d’octobre, « ne suffiraient pas ». « C’est vous dire l’ampleur de la crise sanitaire », a-t-elle noté.
L’éleveur Nicolas Séménou, qui a reçu la ministre sur son exploitation en tant que cosecrétaire général des Jeunes Agriculteurs du Tarn, a confié au terme de la visite ne pas savoir si les annonces permettraient d’apaiser la « détresse économique de tout un secteur ».
« La ministre de l’agriculture est venue écouter le désarroi des éleveurs tarnais cet après-midi à Montgey, mais elle n’a apporté aucune solution concrète face aux fléaux des maladies MHE [maladie hémorragique épizootique] et FCO. C’est indigne du désarroi des éleveurs », a fustigé le président (PS) du conseil départemental du Tarn, Christophe Ramond, sur X, dans un communiqué intitulé « Un petit tour et puis s’en va ».
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« S’il n’y a pas de mesures concrètes pour le revenu des agriculteurs, ça va être difficile de contenir certaines personnes qui à l’heure actuelle n’ont plus rien à perdre », a-t-il ajouté, en référence à la mobilisation annoncée à partir du 15 novembre.