Après cent trente-trois jours de disette, « Mad Max » est de retour sur la plus haute marche du podium ! Sous le déluge, le Néerlandais a remporté au volant de sa Red Bull, dimanche 3 novembre, le Grand Prix du Brésil de formule 1 sur le circuit d’Interlagos, à Sao Paulo − son huitième succès cette saison. Celui qui vise un quatrième titre consécutif – une performance réalisée, entre 2017 et 2020, par le Britannique Lewis Hamilton –, n’avait plus remporté la moindre course depuis presque quatre mois, en Espagne.
« Mes émotions ont fait les montagnes russes !, a déclaré, très heureux, le pilote Red Bull, pourtant parti à une lointaine 17e position sur la grille de départ. Nous sommes restés à l’écart des problèmes et nous avons pris les bonnes décisions. » Avec cette victoire, le Néerlandais a pris un avantage décisif au classement général sur son poursuivant Lando Norris, seulement 6e aujourd’hui. A trois courses de la fin du championnat, le triple champion du monde en titre compte 393 points au classement des pilotes, 62 de plus que son dauphin.
Le podium est complété par les deux monoplaces d’Alpine, qui signent un résultat inespéré à la faveur d’un drapeau rouge providentiel survenu à la mi-course, après l’accident spectaculaire de l’Argentin Franco Colapinto (Williams). Avec la deuxième place d’Esteban Ocon et la troisième de Pierre Gasly, l’écurie française décroche son premier podium de la saison. La dernière fois que deux Français étaient montés sur la boîte, c’était en 1997, au Grand Prix d’Espagne.
« Deux voitures sur le podium, personne n’aurait pu imaginer ce résultat ! s’est félicité Ocon, tombé dans les bras de son coéquipier dans l’aire d’arrivée. Ce matin j’ai eu une séance de qualification terrible, je suis tellement fier de l’équipe, tellement fier de revenir après une saison si difficile. » Avec ce doublé, Alpine bondit à la sixième place du classement constructeur.
Une course chaotique
Après trois Grands Prix en trois semaines, la fatigue commence à se faire ressentir dans les paddocks. La pluie brésilienne n’aura pas arrangé les affaires des pilotes et mécaniciens, donnant à ce 21e week-end de course (sur 24) des allures de bérézina. On a même douté que le Grand Prix du Brésil aille au bout de ses 70 tours, au rythme des sorties de piste. « C’était limite, le jeu c’était de rester sur la piste, on a roulé très lentement », a confié Pierre Gasly au micro de Canal+, éreinté.
La journée fleuve a commencé très tôt, avec une séance de qualifications − repoussées à cause de la pluie − disputée aux aurores ce dimanche et marquée par cinq accidents et autant de drapeaux rouges. Sur une piste détrempée, de nombreuses voitures ont terminé leur course dans le décor. Le Grand Prix disputé quelques heures plus tard a été tout aussi chaotique. Le départ a d’abord été retardé à la suite de la sortie de piste de Lance Stroll lors du tour de formation. En tête à queue dans les graviers, le pilote Aston Martin a dû abandonner avant même le départ de la course.
Vainqueur de la course sprint samedi, Lando Norris n’a pas bénéficié longtemps de sa pole position. La Britannique de 24 ans, au coude à coude avec Max Verstappen au classement des pilotes, avait pourtant une occasion en or de prendre la tête du championnat. Le pilote Red Bull ne figurait qu’en 17e position sur la grille, en raison d’une pénalité de cinq places pour avoir changé son moteur pour la sixième fois cette saison, dépassant le maximum autorisé de quatre.
Mais à la mi-course, l’accident spectaculaire de l’Argentin Franco Colapinto a redistribué les cartes. L’Argentin a perdu le contrôle de sa monoplace et a violemment heurté un mur. Le pilote en est sorti indemne, mais la course a été neutralisée le temps de sécuriser la piste.
Esteban Ocon, qui occupait la tête de la course au moment de l’interruption, Max Verstappen (Red Bull) et Pierre Gasly, qui ne s’étaient jusqu’à présent pas arrêtés pour changer leurs pneus, ont ainsi bénéficié d’un arrêt « gratuit » aux stands lorsque la course a été interrompue. A la faveur d’une pluie intense, les trois pilotes n’ont plus été rattrapés lors de cette interminable session. Verstappen a repris les rênes du Grand Prix au Normand et entamé son envolée.
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Avec ce sacré coup de pouce du destin, Verstappen reprend 18 points à Norris. Le Néerlandais pourrait conserver sa couronne mondiale dès le prochain rendez-vous, à Las Vegas, le 23 novembre.