New York l’a fait, New York l’a renié et New York l’a condamné. Mais Donald Trump a pris sa revanche, dimanche 27 octobre, en tenant meeting, à neuf jours de l’élection présidentielle, au Madison Square Garden, salle mythique au cœur de Manhattan, qui accueillit le chanteur Elvis Presley ou le boxeur Mohamed Ali. « Le roi de New York est de retour pour prendre sa ville », a clamé Donald Trump Jr, le fils de l’ancien président.
« C’est un lieu où les républicains ne sont pas supposés venir, c’est pour cela que Donald Trump est venu », a renchéri, devant une salle comble, Rudy Giuliani, ancien maire de New York devenu avocat de Donald Trump, aujourd’hui en faillite pour avoir diffamé des responsables électoraux en Georgie et nié le résultat des élections de 2020.
« New York est une terre trumpiste », a revendiqué l’élue à la Chambre des représentants Elise Stefanik, célèbre pour avoir fait tomber les présidentes des universités Harvard, Penn State et Columbia en raison de manifestations propalestiniennes sur les campus jugées antisémites. Les orateurs ont décrit Donald Trump comme la victime de complots judiciaires fomentés par les démocrates et ont vanté les supposés talents de bâtisseur du promoteur, qui aurait « changé la skyline [la ligne d’horizon] de New York ». Ce qui est faux, aucun de ses immeubles n’ayant modelé la ville.
L’emprise du clan
Peu importent les faits, il faut façonner la légende, quitte à aller très loin. « Donald Trump se soucie beaucoup des gens. C’est un côté que les médias montrent rarement », a assuré Steve Witkoff, promoteur immobilier new-yorkais et ami de longue date de l’ancien président. « Les démocrates n’ont aucune idée de pourquoi les gens aiment Donald Trump », a renchéri le commentateur d’extrême droite Tucker Carlson, osant dire que « c’est parce qu’il les aime », à la différence de Kamala Harris. La quasi-totalité des témoignages attestent pourtant d’un Donald Trump autocentré, incapable d’éprouver la moindre compassion pour autrui.
Le trumpisme reste l’affaire d’un clan, avec le défilé de son épouse Melania, de ses fils Donald Jr et Eric. « Ce n’est pas de la politique, c’est de la famille », a déclaré Eric Trump, qui visait le Parti républicain, mais révélait semi consciemment l’emprise du clan sur le Grand Old Party. Son épouse, Lara, en est d’ailleurs devenue, en mars 2024, la coprésidente.
La réunion s’est éternisée de 17 heures à plus de 21 heures, sans compter les quatre heures d’attente pour passer la sécurité. Elle a donné lieu au défilé des habitués du trumpisme, miroir inversé des meetings de la candidate démocrate, Kamala Harris, qui a reçu le renfort des icônes Michelle Obama, Bruce Springsteen et Beyoncé.
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