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Beyonce, Joe Rogan et le droit à l’avortement : Kamala Harris et Donald Trump au Texas

Les deux candidats s’éloignent un peu des swing states déterminants pour leur victoire électorale pour passer la journée de vendredi au Texas. L’Etat, historiquement conservateur, et ses 40 grands électeurs sont promis au républicain (52 % à 45 %, selon l’agrégation de sondages du New York Times). Donald Trump et Kamala Harris viennent dans le « Lone Star State » pour marteler des thèmes majeurs de leurs campagnes – l’immigration et le droit à l’avortement respectivement – en essayant de profiter de relais médiatiques de poids : Beyonce, pop star planétaire et Texane d’origine pour la démocrate, Joe Rogan, podcaster aux audiences masculines inégalées.

Kamala Harris compte sur le droit à l’avortement pour mobiliser. La démocrate sera à Houston pour une interview à l’université de Houston, puis sur scène dans la ville natale de Beyonce. La dernière d’une longue liste d’artistes de taille à soutenir Harris, après Taylor Swift, Bruce Springsteen, Eminem ou Stevie Wonder (mais ces soutiens ont-ils vraiment un poids électoral ?).

Sur scène, elles seront accompagnées par d’autres femmes qui ont failli mourir d’une septicémie ou d’autres complications lors de leurs grossesses parce qu’elles n’avaient pas pu obtenir de soins médicaux appropriés, y compris certaines qui n’avaient pas eu l’intention d’y mettre fin.

L’état-major démocrate veut croire que la défense du droit de l’avortement, qui n’est plus garanti au niveau fédéral depuis 2022, sera un thème mobilisateur pour l’électorat démocrate, et en particulier pour les femmes. Au Texas, où l’avortement est désormais interdit, y compris en cas d’inceste ou de viol, Kamala Harris rappellera que c’est la Cour suprême, à majorité conservatrice depuis la nomination de trois juges par Trump, qui a redonné aux Etats toute latitude pour légiférer dans ce domaine. La mortalité infantile au Texas a augmenté depuis.

Le droit à l’avortement sera aussi inscrit concrètement sur le bulletin de vote des électeurs dans dix Etats américains. Le 5 novembre, les électeurs et électrices américains se prononceront aussi sur la garantie par les Etats du droit à l’avortement dans pas moins de dix d’entre eux.

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A Kalkaska, dans le Michigan.

Immigration et vote des jeunes hommes, les deux habitudes de Donald Trump. Thème choisi, électorat recherché… les objectifs de la journée texane de l’ex-président sont radicalement opposés à deux de sa rivale. Il est prévu qu’il parle à nouveau de l’immigration, et plus précisément de la sécurisation de la frontière avec le Mexique, lors d’une conférence de presse à Austin. S’il reste dans la lancée de ses récents discours, la rhétorique devrait encore être presque apocalyptique.

La veille dans l’Arizona, un autre Etat qui sera décisif et qui jouxte le Mexique, il a décrit les Etats-Unis comme « une décharge », où l’administration démocrate a « libéré » des « armées de gangs de migrants » qui « mènent une campagne de violence et de terreur contre nos concitoyens ». Lors d’un meeting à Las Vegas plus tard dans la même journée, il rajoutait : « Nous avons beaucoup de villes qui n’ont pas encore été infectées ».

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Le candidat républicain passera ensuite chez Joe Rogan de « The Joe Rogan Experience, », un podcast aux 17,5 millions d’abonnées sur YouTube et 15,7 millions sur Spotify, pour parler à un électorat que sa campagne juge crucial de mobiliser : les jeunes hommes, pas forcément politisés.

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L’état des sondages : c’est « épouvantablement serré »

Le dernier sondage du New York Times/Siena College avant le 5 novembre, mené du 20 au 23 octobre, montre que les deux candidats sont à égalité (48 % des voix chacun). Cette représentation de l’opinion au niveau national ne permet pas de savoir qui des deux candidats atteindre les 270 grands électeurs, mais donne une idée de la polarisation extrême de l’électorat. A noter que le New York Times dit que parmi les « électeurs indécis ou en mesure d’être persuadés », « Harris a une avance de 10 points. Il y a deux semaines, Trump était devant d’un point ».

Selon l’agrégation de sondages réalisée par le Cook Political Report et le New York Times dans les Etats-clés, que Le Monde a choisi de relayer, Kamala Harris possède une avance minime dans quatre d’entre eux, Trump dans trois autres. Ces avances sont dans la marge d’erreur des études. Comme le résumait un conseiller de Kamala Harris, cité anonymement par AP en début de semaine, l’écart « est épouvantablement serré dans les sept Etats ».

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