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Cela fait plus de vingt ans que cette affaire perturbe, à intervalles réguliers, la vie politique française. Depuis cet été, on entend de nouveau dire, au sein des institutions européennes, que l’accord commercial entre l’Union européenne (UE) et le Mercosur (Argentine, Brésil, Uruguay, Paraguay et Bolivie) pourrait être bientôt conclu. L’annonce pourrait même en être faite, imaginent certains, lors du prochain sommet du G20, à Rio de Janeiro (Brésil), les 18 et 19 novembre.

Ces derniers jours, les discussions entre la Commission, qui négocie au nom des Vingt-Sept, et les pays du Mercosur se sont intensifiées. Le commissaire au commerce, Valdis Dombrovskis, s’est d’ailleurs rendu, mercredi 23 octobre, au Brésil, où il devait, d’ici à vendredi 25 octobre, rencontrer plusieurs ministres de la zone sud-américaine.

Pour Michel Barnier, cela ne pouvait tomber plus mal, alors que le premier ministre a déjà du mal à boucler le budget 2025 et que, du Rassemblement national à La France insoumise, les partis politiques français sont quasi tous opposés à un accord avec le Mercosur. L’ex-commissaire européen et ministre de l’agriculture sait à quel point le sujet est explosif et les syndicats agricoles français se sont chargés de le lui rappeler, en annonçant, mardi 22 octobre, une nouvelle mobilisation nationale à compter de la mi-novembre. Arnaud Rousseau, le président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles, a rappelé, à cette occasion, que l’accord UE-Mercosur représentait pour ses troupes une « ligne écarlate ».

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A l’automne 2023, déjà, la Commission voulait croire qu’il était à portée de main et pensait fêter l’événement au sommet du Mercosur, prévu à Rio de Janeiro, le 7 décembre 2023. Valdis Dombrovskis et Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, avaient même prévu de s’envoler vers le Brésil, si la réunion devait être concluante. Las ! A Paris, Emmanuel Macron avait une nouvelle fois dit son opposition catégorique, tandis qu’à Buenos Aires le président argentin sortant, Alberto Fernandez, avait finalement préféré laisser la main à son successeur, Javier Milei, tout juste élu mais pas encore en poste.

L’Allemagne a changé de pied

« On ne compte plus les fois où l’on nous a dit qu’on était tout près d’un accord avec le Mercosur », se rassure une source macroniste. En 2019, la Commission était même parvenue à ses fins, mais, sur fond d’opposition croissante des opinions publiques aux traités de libre-échange, l’accord alors signé n’a jamais été ratifié. La France, la première, était montée au créneau pour emmener le clan du non. L’Allemagne, sensible aux sujets de développement durable, avait finalement suivi.

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