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Histoires Web dimanche, octobre 20
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Passé par les salles d’écriture de Friends et d’Une nounou d’enfer, géniteur de Spin City, Scrubs et Cougar Town, le scénariste Bill Lawrence connaît une deuxième carrière florissante sur Apple TV+ grâce à Ted Lasso, Bad Monkey et Shrinking, dont la deuxième saison est diffusée depuis vendredi 16 octobre.

Entre le Dr Melfi des « Soprano » et le Dr Weston d’« In treatment », les psys sont des invités réguliers des séries. Comment en êtes-vous venu à écrire sur le sujet ?

J’ai grandi dans une famille où on ne parlait pas de ses émotions, et je suis venu assez tard à la psychothérapie. J’ai très vite été fasciné par le processus et j’écris généralement à propos de ce que je traverse au moment où j’écris. Souvent, à la télévision, les psys sont des personnages qui sont là pour présenter, « exposer » l’intrigue de la série qu’on est en train de regarder. J’ai plutôt voulu déconstruire leur image pour montrer leur côté débraillé, maladroit. Depuis Scrubs, dont le héros s’inspire d’ailleurs d’un de mes meilleurs amis qui est cardiologue, je m’intéresse aussi aux vies des soignants et des aidants, qui sont compliquées, bizarres mais souvent comiques.

Le deuil est un point de départ courant dans la fiction, c’est le cas de « Shrinking ». Est-ce pour vous la mère de toutes les névroses ?

Pas forcément, même si, à mon âge [55 ans], je commence à perdre des gens autour de moi. Je sais juste que, dans ma famille, on rigole pour mieux traverser les drames. Mon père a une maladie grave, mon grand-père a eu Parkinson… On n’est jamais très loin de la mort, de la maladie, de l’addiction… Je ne pourrais pas survivre sans un minimum d’humour, même noir. On me dit souvent que je traite de sujets graves dans mes sitcoms, mais c’est comme ça que je les vis. Je suis nul quand j’essaie d’écrire sur des sujets que je ne connais pas !

Vous avez commencé votre carrière à la grande époque des séries diffusées sur les chaînes généralistes, que gardez-vous de ces premières années ?

Plus personne ne fait de sitcom en multicaméra devant un public, et ça me manque. Spin City, que j’ai créée, était enregistrée en public, et l’on voyait les gens réagir immédiatement aux blagues. Mes gamins regardent Friends et The Big Bang Theory, et ils adorent. Je suis sûr que ce format marcherait encore de nos jours, mais je sais que ce n’est plus à la mode – ce qui est toujours une façon nulle de décider de ce qu’on doit faire et de ce qu’on ne doit pas faire. Cette nostalgie de la série de network est palpable dans celles que j’écris aujourd’hui, et je pense que je suis resté un « populiste » : je continue d’écrire des histoires universelles. Cela dit, le modèle du streaming était très intéressant au début. Avant, on me commandait toujours des séries susceptibles de plaire à tous les publics, et c’est en fait assez difficile. Le câble et le streaming ont permis à des shows plus « de niche », au public plus restreint, d’émerger.

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