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Les premiers pas du ministre chargé des outre-mer, François-Noël Buffet, sur le sol calédonien pour une visite marathon de quatre jours, mercredi 16 octobre, ont permis de mesurer les attentes des élus calédoniens vis-à-vis de l’Etat. Depuis le début de la crise qui a débuté le 13 mai, ils avancent de nombreux chiffres, en termes de chômage, de dégâts matériels ou encore de départs d’habitants. S’ils traduisent une situation économique et sociale critique, ils sont aussi devenus des objets politiques aux multiples enjeux, à commencer par le dimensionnement des aides sollicitées auprès de l’Etat.

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« Selon qui parle, les évaluations vont parfois du simple au double. A un moment, il faut savoir de quoi on parle de façon à pouvoir objectiver un discours, notamment sur les questions de l’emploi », souligne Véronique Ujicas, la cheffe du service conjoncture de l’Institut de la statistique et des études économiques (ISEE) de Nouvelle-Calédonie, qui a publié un tableau de bord des grands indicateurs le 7 octobre.

La question du chômage concerne directement l’Etat puisqu’il finance une part importante des indemnités. La cheffe de file des loyalistes Sonia Backès a évoqué à plusieurs reprises un taux de chômage atteignant les 50 %. La réalité mesurée par l’ISEE donne plutôt 6 000 emplois détruits sur les quelque 67 000 que comptait le secteur privé avant la crise. Il convient d’ajouter le chômage partiel, qui concerne 29 % de l’effectif salarié, ce qui fait dire à Philippe Gomès, chef du parti Calédonie ensemble (droite non indépendantiste modérée), que « 24 500 salariés sont privés d’emploi ».

« Chasse aux sorcières »

« Il faut prendre du recul sur les chiffres », concède un membre du Medef calédonien qui préfère rester anonyme. « Il y a bien sûr une instrumentalisation, c’est le jeu pour ceux qui veulent plus d’argent ». Ce chef d’entreprise, touché comme beaucoup d’autres, se veut moins catastrophiste et met en avant une évaluation de la baisse de la consommation globale, de l’ordre de 15 %. Selon lui, en outre, de récents chiffrages estimeraient le montant des destructions à 1,5 milliard d’euros, plutôt que les 2 milliards couramment avancés.

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Dans ce contexte, le deuxième syndicat du pays, l’Union syndicale des travailleurs kanak et des exploités (USTKE), de sensibilité indépendantiste, alerte sur des discriminations subies par certains de ses adhérents dans plusieurs entreprises. Et dénonce, depuis la crise, « une chasse aux sorcières sous couvert de la situation catastrophique ».

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