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Il fallait bien, un jour, sortir du bois. A l’instar de la droite, le Rassemblement national (RN) promet, élection après élection, l’amaigrissement de l’Etat via la suppression d’agences et d’opérateurs. Mais l’extrême droite refusait jusqu’alors de dire quelles agences et missions seraient sacrifiées sur l’autel de la « simplification » et de la rigueur budgétaire. « On ne pourra pas tout dire, cela foutrait le feu et nous mettrait à dos l’administration », confiait en début d’année celui qui était alors conseiller du groupe pour les députés siégeant à la commission des finances, Matthias Renault.

Mais face à l’incendie budgétaire, et pressé de présenter des pistes crédibles d’économies, le RN prend le risque de dévoiler ses cibles, à l’inverse d’une droite très évasive. Près de 80 opérateurs et agences indépendantes doivent être, selon lui, internalisées à terme, et certaines de leurs missions supprimées, comme le confirme au Monde Matthias Renault, devenu député. Le RN y voit une source d’économies immédiate de huit milliards d’euros.

Selon une liste consultée par Le Monde, parmi les victimes désignées figurent onze agences indépendantes, comme le Contrôleur général des lieux de privation de liberté, la Commission de régulation de l’énergie, la Commission nationale du débat public, l’Agence française de lutte contre le dopage ou l’Arcep, le régulateur des télécoms. Du côté des opérateurs, citons, parmi les plus célèbres, les agences de l’eau, les parcs nationaux, l’Agence nationale de l’habitat (Anah), l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), l’Agence nationale de la recherche (ANR), l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), l’Agence du service civique, l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao), l’Office français de la biodiversité (OFB), l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII)… Ainsi que de très nombreux opérateurs culturels, mais pas les musées ni l’enseignement supérieur.

Une réorientation de la puissance publique

« Les deux critères étaient l’importance de leur mission et leur ancienneté, justifie Matthias Renault. Les opérateurs sont des baronnies qui ont un pouvoir de blocage et de nuisance vis-à-vis des administrations centrales, et créent de la bureaucratie. Lorsque l’on arrivera au pouvoir, on veut qu’il y ait de l’efficacité quand on appuie sur un bouton. » Selon le RN, l’absorption de certaines missions par l’Etat pourrait se faire à effectif de fonctionnaires constant, les contractuels constituant une masse « plus pilotable ». D’autres missions seraient, à terme, purement supprimées, assume-t-il.

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