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Histoires Web mercredi, octobre 16
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Lorsque le marché de l’immobilier a commencé sa dégringolade, Sarah Essadiki, conseillère dans une agence immobilière du Val-de-Marne, s’est demandé quel pouvait être son plan B. Alors que son secteur est à la peine, un autre resplendit : celui de la location de meublés touristiques. La France est devenue le deuxième marché mondial pour Airbnb : à ce jour, on y recense 960 000 annonces, soit 60 % de plus qu’en 2019, selon les données d’AirDNA, un cabinet qui extrait les données du site.

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Tout un marché de microconciergeries s’est développé autour de cette croissance fulgurante, proposant aux propriétaires de gérer tout ou partie de cette activité à leur place. D’agente immobilière à concierge, il n’y a qu’un pas, que Sarah Essadiki franchit à l’été 2023, en créant sa structure, en parallèle de son emploi en agence. Elle commence à Montmartre, à Paris, avec l’appartement d’une connaissance, « qui partait en vacances en Thaïlande et ne voulait pas s’en occuper », raconte la jeune femme de 37 ans. Elle crée l’annonce sur Airbnb, gère les échanges avec les locataires, fait le ménage, gère les commentaires… D’autres appartements arrivent dans sa besace et, deux mois plus tard, elle intègre la plateforme des concierges labellisés par Airbnb, intitulé « le réseau de co-hôtes ».

Cette interface, jusqu’ici en phase de test, est officiellement lancée mercredi 16 octobre par Airbnb. Concrètement, ce catalogue permet à des propriétaires de trouver à proximité de chez eux des co-hôtes (des concierges, dans la novlangue Airbnb), selon les critères voulus : ménage, remise de clés, gestion d’une annonce… Seuls les concierges les mieux notés peuvent figurer dans ce réseau. L’interface d’Airbnb encadre toute la relation entre le propriétaire et son prestataire, jusqu’au paiement de celui-ci, via une commission comprise entre 17 % et 20 % du prix de la location (les tarifs sont fixés par les concierges). Au cours des derniers mois, deux mille personnes en France ont intégré ce club de concierges, la majorité étant des autoentrepreneurs, exerçant ce job en parallèle à d’autres activités.

Loin de l’économie collaborative des débuts

La volonté de développer cette interface en dit long sur la manière dont Airbnb envisage sa croissance dans les années à venir. « La première raison pour laquelle les gens ne veulent pas mettre leur logement sur Airbnb, c’est qu’ils n’ont pas le temps de s’en occuper, ou qu’ils ne savent pas faire. On veut aider les propriétaires à s’alléger de tout cela », cadre Emmanuel Marill, directeur Europe d’Airbnb. En créant cette place de marché de concierges, le premier enjeu pour Airbnb est ainsi d’attirer de nouveaux propriétaires, et d’inciter ceux qui sont présents à louer plus souvent – rappelons que la plateforme se rémunère via une commission sur chaque location.

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