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Histoires Web mardi, octobre 15
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Dans leur trajectoire vers l’électrification, les constructeurs européens ont fait des choix radicalement différents. Il serait aventureux de dire aujourd’hui lesquels auront raison à terme, mais, à la veille du durcissement des normes de CO2 en 2025, on commence à distinguer les gagnants et les perdants de la première étape. Illustration avec deux géants allemands : BMW et Volkswagen.

Quelles que soient les options qu’ils ont prises, ni BMW ni Volkswagen n’ont échappé à une rentrée morose. Tous deux ont dû se plier à l’exercice désagréable du profit warning, la révision à la baisse de leurs prévisions de résultat. L’un et l’autre souffrent de la demande atone en Chine et de la revanche de leurs concurrents locaux sur les ventes de voitures électriques. « Mon père, qui était un client BMW, est passé à l’électrique avec Nio [un constructeur chinois] », constate ainsi Lei Yang, consultante pour le cabinet de conseil allemand EAC.

En Europe, leur situation est différente. BMW − pénalisé financièrement par un rappel massif à la suite d’un défaut de son système de freinage intégré − s’en sort plutôt bien sur l’électrification, tandis que Volkswagen est à la peine. Cet été, au mois de juillet, le groupe BMW a même pris la tête du marché européen des voitures à batteries, devançant pour la première fois l’américain Tesla, comme l’a souligné une note du cabinet d’expertise automobile Jato Dynamics, avec un bond de 35 % de ses ventes de véhicules électriques sur un an, tandis que Tesla voyait les siennes chuter de 16 %. Contrairement à Volkswagen, BMW se dit donc capable d’atteindre les normes européennes de réduction de CO2 en 2025. « En France, signale Vincent Salimon, le directeur local de BMW, nous sommes déjà à 26 % de voitures 100 % électriques dans le total de nos ventes à fin août et même à 50 % avec l’hybride rechargeable. Au niveau mondial, nous sommes à 17 %. »

L’atout « premium »

Le premier obstacle à l’acquisition d’un véhicule électrique pour un client moyen reste le prix à l’achat. Il n’est donc pas étonnant que BMW s’en sorte mieux que son concurrent généraliste. « Les véhicules électriques de marques premium (Audi, BMW, Mercedes, Volvo, Jaguar, Tesla) sont chers, mais la clientèle plus aisée accepte la différence de prix par rapport aux modèles équivalents en version thermique, alors que chez les constructeurs généralistes, la clientèle moins aisée est moins apte à le faire », note Michel Costes, président du cabinet Inovev, spécialisé dans les prévisions de marché automobile.

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