Une perquisition a été menée, dimanche 13 octobre, en Gironde sur le campement des opposants à la future ligne ferroviaire à grande vitesse (LGV) du Sud-Ouest, au lendemain d’une mobilisation émaillée de dégradations, a appris l’Agence France-Presse (AFP) auprès du parquet et des organisateurs.
« Ce sont des actes d’enquête tout à fait classiques qui sont en cours », a précisé le parquet de Bordeaux, confirmant que les investigations étaient liées au saccage samedi après-midi d’un véhicule de gendarmerie enlisé, par des manifestants cagoulés en marge d’un cortège en forêt. Des équipements (casques, bouclier, jambières) avaient été volés dans le véhicule.
Le collectif LGV Non Merci et le mouvement écologiste Soulèvements de la Terre ont par ailleurs revendiqué des « peintures, banderoles, désarmements » ayant visé dans la nuit de samedi à dimanche plusieurs sites d’entreprises impliquées dans le projet de LGV, dont le cimentier Lafarge. Selon LGV Non Merci, plusieurs unités de la gendarmerie, dont des équipes cynophiles, ont fait irruption dimanche sur le camp installé pour le week-end à Lerm-et-Musset, à 75 km au sud de Bordeaux.
Quelque 500 objets saisis
Au plus fort de l’événement, la mobilisation anti-LGV a réuni 1 500 personnes selon les organisateurs, entre 800 et 1 000 personnes selon les autorités. À 18 h 30 dimanche, il ne restait plus qu’une quarantaine de véhicules sur le campement, installé sur une propriété privée et « en cours de démontage », a précisé la préfecture de la Gironde, qui a fait état de trois interpellations au cours du week-end. Quelque 500 objets ont été saisis, « dont deux fusils de chasse, deux arbalètes, 50 armes blanches, de nombreux artifices ainsi que des boules de pétanque, frondes, masques et lunettes de protection », a-t-elle précisé.
La LGV est largement soutenue par les collectivités en Occitanie, mais, en Nouvelle-Aquitaine, l’opposition au projet estimé à une quinzaine de milliards d’euros est ancienne, mêlant élus et parlementaires locaux, habitants, sylviculteurs et viticulteurs. Cette ligne doit raccourcir de 73 minutes le trajet en train entre Paris et Toulouse. Un embranchement à travers la forêt landaise doit, lui, rallier Dax à Bordeaux en vingt minutes de moins qu’actuellement et, un jour, permettre des liaisons directes avec l’Espagne, tout en libérant la voie existante pour le fret.
Les opposants dénoncent un projet « mortifère » qui conduirait, selon eux, à l’artificialisation d’environ 5 000 hectares. Ils prônent une rénovation des lignes existantes pour développer les « trains du quotidien » et critiquent l’imposition d’une taxe spéciale à plus de 2 300 communes proches du tracé pour cofinancer le chantier à venir.