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Le régime autoritaire du président de l’Azerbaïdjan, Ilham Aliev, verrouille l’information à quelques semaines de l’ouverture de la COP29, qui se tient du 11 au 22 novembre à Bakou. Au moins vingt journalistes ont été jetés en prison ces derniers mois, ainsi que des défenseurs des droits humains, des syndicalistes, des avocats et des activistes environnementaux, dans ce pays où le pétrole et le gaz totalisent 92 % des exportations. Connu pour avoir déclaré que « le pétrole est un don de Dieu », le président Aliev est de plus en plus enclin à envoyer ceux qui pensent autrement dans le purgatoire du régime.

Les ONG Freedom Now (FN) et Human Rights Watch (HRW) ont dénombré trente-trois personnalités azerbaïdjanaises visées par des poursuites pénales, dont trente sont déjà derrière les verrous. Dans un rapport commun publié le 8 octobre intitulé « Nous essayons de rester invisibles : escalade de la répression contre la société civile et des voix dissidentes en Azerbaïdjan », les deux ONG précisent que la liste a été établie sur la base d’entretiens réalisés au cours des quatorze derniers mois auprès d’une quarantaine de sources, principalement des avocats, des journalistes et des proches des détenus.

Selon HRW et FN, les autorités de Bakou « utilisent des accusations criminelles fallacieuses et politiquement motivées pour poursuivre et emprisonner des activistes de la société civile, des journalistes et des défenseurs des droits humains ». Il s’agit entre autres d’une « instrumentalisation des lois régissant les ONG pour refuser à certaines de s’enregistrer et de se financer, exposant ainsi les personnes qui leur sont affiliées à des poursuites pénales ». Vingt personnes sur les trente-trois cas dénombrés sont accusées de « contrebande de devises », qui semble désormais être le procédé judiciaire privilégié par l’appareil répressif.

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C’est notamment le cas du vétéran de la défense des droits humains. Anar Mammadli, 46 ans, qui venait quelques semaines avant son arrestation de cofonder un groupe de défense de l’environnement. Il encourt désormais une peine de huit ans de prison. Figure également parmi les personnes emprisonnées Gubad Ibadoghlu, 53 ans, un chargé de recherche à la London School of Economics qui s’est distingué par son expertise dans la transparence des flux financiers issus des hydrocarbures. De santé très fragile, il a été transféré après neuf mois de prison préventive vers une résidence surveillée en attendant son procès. Accusé « à tort », selon HRW et FN, de « faux-monnayage » et d’« extrémisme », il risque une peine de dix-sept ans de prison.

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