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Histoires Web jeudi, octobre 10
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Le département d’Eure-et-Loir a été placé, jeudi 10 octobre, en vigilance rouge pour les crues après les intenses précipitations apportées par la dépression Kirk, a averti Météo-France, qui maintient également La Seine-et-Marne en vigilance rouge dans son bulletin de la mi-journée.

« Sur le Loir amont, des débordements importants sont en cours dans les secteurs de Bonneval et de Saint-Maur-sur-le-Loir. Sur ces secteurs, des hausses de niveaux sont encore attendues et des débordements dommageables pourraient avoir lieu durant cet après-midi de jeudi », précise le site gouvernemental spécialisé Vigicrues.

Les intempéries associées à la dépression Kirk qui traverse, depuis mercredi, l’Ile-de-France en direction du nord-Est, « s’affaiblissent et s’évacuent progressivement ». Les fortes précipitations ont pu atteindre 100 mm par endroits, aggravées par des rafales de vent jusqu’à plus de 110 km/h. Par conséquent trente-cinq départements étaient placés jeudi matin en vigilance orange « vent » et « pluie », rapporte Météo-France.

Un plaisancier est mort au large de Sète et un autre est en urgence absolue en raison de la forte houle secouant l’Hérault qui a fait chavirer trois bateaux, a annoncé la préfecture du département. Par endroits les transports étaient fortement perturbés du fait d’inondations, comme dans les Yvelines, notamment dans le secteur de Saint-Rémy-lès-Chevreuse.

Plus de 65 000 clients étaient privés d’électricité jeudi matin, principalement dans le Sud et dans l’Est, a déclaré le gestionnaire du réseau de distribution Enedis. En début de matinée, « nous recensons 65 000 clients qui étaient privés d’alimentation, particulièrement dans les départements suivants : les Pyrénées-Atlantiques (16 000), le Doubs (9 500), le Jura (4 900) et l’Ain (4 420) », a précisé Enedis dans un communiqué.

Des bâtiments de l’Assemblée nationale inondés

A Paris, les précipitations ont provoqué des interventions dans des sites prestigieux, de l’Assemblée nationale au musée des armées aux Invalides. Des bâtiments de l’Assemblée nationale ont été brièvement inondés mercredi soir à la suite d’une rupture de canalisation alors que de fortes pluies tombaient sur la capitale, a-t-on appris jeudi auprès du service de presse de l’Assemblée.

Deux bâtiments de l’Assemblée, qui servent de lieu d’hébergement pour les élus, ont été évacués à la suite des infiltrations d’eau vers 22 heures. La fuite a été colmatée rapidement par les pompiers, mais une centaine de députés ont été évacués et logés pour la nuit dans des hôtels.

A l’issue d’une réunion de crise à Paris, le gouvernement a mobilisé « tous les services de l’Etat » afin de « réduire les risques » liés à dépression Kirk, a annoncé, mercredi sur X, la ministre de la transition écologique et de l’énergie, Agnès Pannier-Runacher, en appelant « chacun à la prudence ».

Elle a évoqué à ce stade des « perturbations ponctuelles, quelques coupures d’électricité ». « C’est sérieux, ça peut aller vite, on sait y faire face, mais c’est important d’être prudent », a-t-elle souligné. « Ces épisodes vont être appelés à se répéter. Nous sommes dans un moment où le dérèglement climatique se traduit concrètement dans nos vies quotidiennes », a-t-elle souligné devant la presse.

Les transports scolaires suspendus en Seine-et-Marne

Des débordements de cours d’eau sont par ailleurs en cours. La Seine-et-Marne a été placée en vigilance rouge en raison d’un risque de crue « forte à exceptionnelle ». Le Grand Morin, affluent de la Marne, est sorti de son lit, couvrant de ses eaux champs et routes par endroits entre Coulommiers et Pommeuse (Seine-et-Marne), ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP).

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Là, avant le pic de crues attendu à la mi-journée, des rues et des commerces étaient déjà inondés dans la matinée, mais seule une famille a dû y être relogée pour l’instant et l’école a été fermée par précaution. « C’est une crue forte, pas la crue du siècle, mais on est à l’heure actuelle au niveau de la crue de 2016, à 3,40 mètres », a indiqué le maire Christophe de Clerck, lors d’un point presse. « C’est la quatrième fois cette année que ces gens sont inondés », a-t-il déploré. Les pompiers rapportent que les interventions se concentrent sur des évacuations et des mises en sécurité.

Les transports scolaires sont suspendus jeudi dans le département, selon un arrêté pris mercredi par la préfecture. « Les circuits spéciaux scolaires, les circuits de transport d’élèves en situation de handicap et les services de lignes régulières assurant à titre principal la desserte des établissements d’enseignement, sont interdits pour la journée du 10 octobre sur l’ensemble du département », précise l’arrêté. L’autoroute A5B est fermée à hauteur d’Evry-Grégy sur Yerres en raison des inondations, rapporte la préfecture.

Outre la Seine-et-Marne, six départements demeurent en vigilance orange crues selon le bulletin matinal de Météo-France (Orne, Eure-et-Loire, Sarthe, Vendée, Deux-Sèvres et Meurthe-et-Moselle). La vigilance orange pluie inondations a en revanche été levée dans tous les départements concernés (Territoire de Belfort, Haute-Saône, Doubs), ainsi que celle pour les vents.

Dans les Alpes-Maritimes, la vigilance crues a été levée. Plusieurs cours d’eau ont flirté avec leur seuil d’alerte dans la nuit mais la tendance est à la décrue. Par précaution, des habitants de Saint-Martin-Vésubie et de Fontan ont été évacués.

Le trafic interrompu sur plusieurs lignes SNCF

Selon le ministre délégué chargé des transports, François Durovray, les difficultés mercredi en fin de journée restaient « limitées », citant notamment « quelques avions déroutés ». Les fortes précipitations ont eu par ailleurs un impact sur de nombreux axes routiers, de la Vendée à l’Ile-de-France.

De son côté, la SNCF a procédé à des interruptions de circulation localisées à 19 heures mercredi afin de garantir la sécurité des voyageurs et du personnel, notamment en Nouvelle-Aquitaine, dans les Pays de la Loire et en Rhône-Alpes. « La situation ferroviaire s’améliore (…) un peu partout en France. Plus de 500 agents de SNCF Réseau sont intervenus sans relâche depuis hier [mercredi] pour dégager les voies et permettre une reprise la plus rapide des circulations », précise la SNCF dans son point de situation à la mi-journée.

Dans le détail, en Nouvelle-Aquitaine, « les circulations ont repris progressivement notamment sur Dax-Tarbes-Lourdes. Les reconnaissances sont toujours en cours sur les sections Bayonne-Saint-Jean-Pied-de-Port, Pau-Bedous, Guéret-Montluçon, Busseau-Felletin et Saint-Sulpice-Guéret ».

En Ile-de-France, « en raison d’inondations, le trafic est perturbé sur le RER E » avec une circulation limitée à Paris-Est. Le service du tram T13 a repris sa circulation. Sur la ligne P et la ligne TER Vallée de la Marne, le trafic est interrompu « au-delà de Meaux », des « expertises » étant en cours.

En Pays de la Loire, « le trafic ferroviaire reste interrompu sur les axes Sainte-Pazanne – Le Croisic et Sainte-Pazanne – Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Des bus ont été mis en place ». La reprise de la circulation aura lieu vendredi matin, assure la SNCF.

En Bourgogne-Franche-Comté, la ligne Besançon-Belfort est en attente des « dernières vérifications » pour rouvrir. Les lignes Dôle-Besançon et Nevers-Cosne ont repris normalement.

En Auvergne-Rhône-Alpes, « les circulations ont repris sur toutes les lignes », après avoir été interrompues entre Bourg-en-Bresse et Lyon par Villars-les-Dombes ainsi qu’entre Tassin et Lozanne. Aucune ligne TGV n’avait été touchée par la tempête.

L’équivalent d’un mois de pluie

L’équivalent d’un mois de pluie avait été prévu pour la seule journée de mercredi sur un axe allant de la Vendée à la Champagne-Ardenne. A Noirmoutier-en-l’Ile, en Vendée, le centre hospitalier a été touché par une inondation. De nombreuses routes ont été et sont parfois toujours inondées dans de nombreux secteurs du département. Les pompiers ont procédé à 134 interventions depuis le début de la tempête et ont reçu plus de 536 appels.

Les fortes précipitations ont par ailleurs provoqué une inondation de l’autoroute A11 en direction de Paris au niveau de la commune de Chartres (Eure-et-Loir), entraînant une coupure de cette voie, a dit Bison Futé.

Dans les Pays de la Loire, les inondations ont touché les voix entre Saint-Nazaire et le Croisic, Nantes et Pornic ainsi qu’entre Nantes et Saint-Gilles, interrompant par endroits le trafic ferroviaire. En Loire-Atlantique, vingt-deux routes ont été coupées totalement ou partiellement, selon le conseil départemental. Les sapeurs pompiers ont procédé à 456 interventions, principalement pour des inondations, et 89 communes ont été concernées, le sud de l’agglomération nantaise étant particulièrement touché.

En Nouvelle-Aquitaine, un fort coup de vent a été ressenti, notamment sur les sommets de l’ouest du massif pyrénéen : selon Météo-France, des rafales à 211 kilomètres/heure ont été enregistrées dans la nuit dans le secteur de la station de ski d’Iraty, dans les Pyrénées-Atlantiques. Quelque 120 kilomètres/heure ont été relevés à la pointe de Socoa, à Ciboure et 109 kilomètres/heure au cap Ferret.

La tempête Kirk poursuit la tendance très humide de l’année sur la majeure partie de la France métropolitaine. Au terme du mois de septembre le plus pluvieux depuis vingt-cinq ans, les cumuls moyens annuels de précipitations ont déjà été dépassés un peu partout en France métropolitaine.

Septembre a aussi été marqué à l’échelle mondiale par des « précipitations extrêmes », exacerbées par les températures anormalement élevées de la planète depuis plus d’un an, conséquence du changement climatique, selon l’observatoire européen Copernicus.

Lire aussi : A Météo-France, comment se décide un niveau de vigilance orange ou rouge ?

Le Monde avec AFP

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