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Laurent Wauquiez répète le message depuis des semaines : « Il faut aider Michel Barnier à faire une politique de droite. » A 73 ans, le premier ministre est pourtant un homme engagé à droite depuis son élection comme conseiller général de Savoie en 1973. Mais, en désaccord avec Matignon qui envisage un report de six mois de la réévaluation des pensions, pour économiser 4 milliards d’euros, le chef du groupe de la Droite républicaine (DR) s’active en coulisses auprès du Savoyard.

Mercredi 2 octobre, Laurent Wauquiez décrochait son téléphone pour alerter le premier ministre, membre du parti Les Républicains (LR) comme lui, au sujet de l’inquiétude soulevée chez les députés du groupe par la désindexation des pensions de retraite. L’élu de la Haute-Loire avançait l’argument d’une mesure d’économie jugée injuste car touchant tous les retraités, dont les plus modestes. « La désindexation des retraites, ça va être un sujet majeur pour nous, prévient le député LR des Alpes-Maritimes Eric Pauget. Je fais partie de ceux qui estiment qu’on ne peut pas laisser passer et qu’il faut trouver une solution. »

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Michel Barnier n’a pas attendu l’appel de M. Wauquiez pour découvrir l’irritation des députés DR. Un membre influent du groupe l’avait déjà alarmé peu avant sur la sensibilité de ses collègues à ce sujet. Le 22 juillet, ces derniers avaient d’ailleurs fait « des économies qui seraient réalisées sur le dos des retraités » une des lignes rouges de leur pacte législatif. A cette époque, ils n’imaginaient pas qu’une personnalité de droite puisse s’installer à Matignon.

« Pas la bonne solution »

Alors, la ligne rouge a viré à l’orange, comme un avertissement, mais constructif. Hors de question de donner l’impression de savonner la planche à Michel Barnier. Porte-parole du groupe, Vincent Jeanbrun résume la position « constructive » de son groupe. « On comprend la nécessité de réaliser 4 milliards d’économies, mais on estime que cibler les retraités n’est pas la bonne solution et on lui propose de faire des économies ailleurs pour compenser », explique le député du Val-de-Marne.

Dans l’entourage de Laurent Wauquiez, on est optimiste sur les chances de trouver un terrain d’entente avec le premier ministre, « pas fermé à la question ». Mardi, le chef de groupe a mis en scène cette discussion au moment de voler au secours d’un Michel Barnier confronté à sa première motion de censure. « Vous nous avez entendus, mais en nous demandant aussi d’être responsables. Nous avons commencé à le faire et nous sommes prêts à travailler ensemble pour trouver des solutions qui permettent de protéger les retraités français. » Un élu proche du premier ministre affiche le même optimiste et pense qu’il « garde sous le coude pour plus tard » la bonne nouvelle.

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