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Histoires Web dimanche, octobre 6
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La colline pelée de Qurnet Murai surplombe plus de quatre mille cinq cents ans d’histoire. A l’est, la ville de Louxor, ancienne Thèbes, capitale des pharaons, enjambe le Nil, qui serpente vers le nord. De chaque côté du fleuve s’étendent des champs parsemés de dattiers, irrigués depuis l’Egypte ancienne, formant une fine bande verdoyante dans l’immensité du désert.

A l’ouest, un jeu d’ombres et de lumière se dessine sur la roche calcaire. Criblée de sombres cavités, elle abrite la plus célèbre nécropole d’Egypte : la vallée des Rois et des Reines. Chaque souverain, souveraine, vizir, grand prêtre ou dignitaire du Nouvel Empire (1539-1075 avant notre ère) y a son mausolée souterrain.

Ce pan de désert a occupé des générations d’archéologues et de pilleurs de tombes, renfermant sarcophages et trésors inestimables. Des centaines de chantiers de fouilles se sont succédé ici, au cœur des sépultures royales.

Si la vie des pharaons continue de fasciner le monde, et les découvertes de sépultures d’auréoler les égyptologues les plus prestigieux, d’autres recherches archéologiques moins spectaculaires font également avancer la connaissance sur ces temps passés.

Le village d’Al-Qarna, situé à proximité de la « Cité d’or » à Louxor (Egypte), le 4 juillet.

« La croyance dans la vie après la mort a façonné l’Egypte. C’est une civilisation entière tournée vers l’Au-delà, capable de construire les tombeaux les plus spectaculaires. La plupart des excavations concernent la mort, et il est plus rare de tomber sur des vestiges qui racontent la vie », explique le docteur Zahi Hawass, égyptologue et ancien ministre des antiquités, qui s’est donné pour mission de mettre au jour le quotidien sous les pharaons.

Depuis 2020, il dirige des fouilles au pied de la colline de Qurnet Murai, entre le temple construit par Amenhotep III et son palais. A moins de 2 mètres sous la surface rocailleuse du désert, lui et son équipe s’affairent à exhumer un autre secret bien gardé, qu’ils appellent la « Cité d’or ».

L’égyptologue et ancien ministre des antiquités, Zahi Hawass, devant des poteries sur le site de la « Cité d’or », à Louxor (Egypte) en 2021. L’égyptologue et ancien ministre des antiquités, Zahi Hawass, devant des poteries sur le site de la « Cité d’or », à Louxor (Egypte) en 2021.

En 1930, une expédition française avait commencé des recherches à quelques centaines de mètres de là, excavant la tombe d’un vizir du pharaon. Le docteur Hawass a élargi le périmètre et dès les premiers coups de pioche, le site a révélé toute son importance. « Nous pensions trouver des tombeaux, mais nous sommes d’abord tombés sur des briques de terre. Pour nous, un mur de boue séchée a plus de valeur qu’un bijou en or, car on en tire beaucoup plus d’informations », explique Ahmed Al-Naser, responsable du chantier.

Si le groupe d’archéologues a baptisé sa découverte la « Cité d’or », c’est par une forme de pied de nez à leur discipline, car derrière ce nom prestigieux ladite cité ne renferme ni momies de pharaons ni leurs apparats. Elle était habitée par des centaines d’artisans et ouvriers du royaume de Thèbes et recèle quantité de jarres, de fours, de moules à amulettes, de morceaux de sandales en cuir, d’outils de toutes formes et de tous usages.

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