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Quelle sera l’ampleur des coupes budgétaires dans le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche ? L’appréhension est grande, alors que le premier ministre, Michel Barnier, doit prononcer son discours de politique générale, mardi 1er octobre, et que le projet de budget 2025 doit être présenté par le gouvernement le 9 octobre. Et alors que, selon l’association France Universités, qui fédère les présidents d’établissement, le nombre d’universités en déficit s’élève à 60 sur 75 en 2024, contre 30 en 2023 et 15 en 2022.

Les pistes d’économies esquissées dans la « lettre plafond », communiquée au ministère par l’ex-premier ministre Gabriel Attal lorsqu’il avait préparé un projet de budget pour 2025, prévoyaient une baisse de 320 millions d’euros pour le périmètre de l’enseignement supérieur et de la recherche, pour un budget total s’établissant à 31,3 milliards d’euros.

Soit plus de 60 % de l’effort supplémentaire inscrit dans la loi de programmation pour la recherche, votée en 2020. « Nous attendions une accélération des budgets de la loi de programmation de la recherche, et nous allons devoir nous battre pour simplement la préserver », critique Boris Gralak, secrétaire général du Syndicat national des chercheurs scientifiques (SNCS-FSU).

Un « précipice austéritaire »

Cette diminution fait suite à des coupes budgétaires, en février, de 588 millions d’euros pour le ministère (et de 904 millions pour la « mission » recherche et enseignement supérieur). « Toutes ces économies font qu’on est à l’os », indique Boris Gralak, qui rappelle que 300 millions d’euros équivalent à environ 10 % de la dotation publique au CNRS ou à un budget d’université.

Lors de la passation des pouvoirs, le 23 septembre, l’ex-ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche Sylvie Retailleau s’est dite « habitée par l’inquiétude » au sujet des financements, mais n’a reçu aucune assurance de la part son successeur, professeur en sciences de gestion, Patrick Hetzel, député Les Républicains (LR) du Bas-Rhin. L’ancien recteur de l’académie de Limoges (2005-2007) et ancien directeur de l’enseignement supérieur (2008-2012) a simplement affirmé avoir l’enseignement supérieur et la recherche « chevillés au corps ».

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C’est un « précipice austéritaire » qui s’annonce, redoute le syndicat enseignant Snesup-FSU, qui a calculé qu’au bilan, cette année, l’augmentation du budget des universités (+ 1,3 %) restera en deçà de l’inflation, prévue autour de + 2,6 %. « L’enseignement supérieur ne tient que par les heures supplémentaires imposées aux titulaires et à l’emploi de vacataires et de contractuels », affirme Anne Roger, sa cosecrétaire générale.

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