Meilleures Actions
Histoires Web lundi, septembre 30
Bulletin

Jeudi 25 août, un vent de panique a soufflé sur les Maldives. Les 500 000 habitants de l’archipel ont cru à la faillite de leur pays, lorsque la Bank of Maldives Limited (BML), la principale banque publique du pays, a annoncé qu’elle plafonnerait les paiements à l’étranger de leurs clients à 100 dollars (90 euros) par mois. Une décision finalement annulée au bout de quelques heures sous la pression des autorités financières.

Les signaux d’alarme se multiplient sur une possible crise de la dette et un assèchement des réserves de change des Maldives, lesquelles sont passées de 589 millions de dollars, fin 2023, à 395 millions en juillet 2024. Elles suffisent à peine à couvrir un mois et demi d’importations. Pour une nation qui dépend des achats à l’étranger pour sa survie, des médicaments aux aliments de base en passant par l’essence, le manque de devises peut déboucher sur une grave crise sociale et politique, comme le Sri Lanka voisin en a fait récemment l’expérience. Dans cette île de l’océan Indien, la crise de la dette a entraîné le renversement du président, Gotabaya Rajapaksa, et sa fuite du pays, en juillet 2022.

Les Maldives se rapprochent à leur tour du précipice. Début septembre, l’agence de notation Moody’s Ratings a abaissé d’un cran sa note de crédit à Caa2, la plaçant dans la catégorie à « risque élevé ». Quelques jours plus tôt, fin août, l’agence de notation Fitch a également abaissé la sienne pour la deuxième fois depuis janvier, s’inquiétant d’un risque plus important de défaut de paiement.

« Problème temporaire »

La dégradation des finances publiques a des conséquences concrètes pour les habitants. Des pêcheurs ont ainsi manifesté en février pour protester contre les retards de paiement de leur principal client, l’entreprise publique Maldives Industrial Fisheries Company. Plusieurs chantiers de construction de routes ont aussi été retardés. « Les vulnérabilités budgétaires et extérieures des Maldives se sont accrues, nécessitant un ajustement politique urgent », explique Piyaporn Sodsriwiboon, la cheffe de mission du Fonds monétaire international (FMI) sur place, tout en précisant que les autorités avaient commencé à prendre « des mesures salutaires pour élaborer un programme de réforme budgétaire ambitieux et adapté à la situation locale ». A cela s’ajoute la fragilité de l’économie des Maldives, qui dépend du tourisme et de la pêche pour la moitié de ses emplois et de son produit intérieur brut (PIB), deux secteurs particulièrement exposés au réchauffement climatique. Le tourisme, principale source de devises étrangères de l’archipel et qui représente à lui seul 30 % de son PIB, a vu son chiffre d’affaires stagner en 2024 malgré une hausse du nombre des visites.

Il vous reste 56.47% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Share.
© 2024 Mahalsa France. Tous droits réservés.