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L’ambiguïté de la stratégie iranienne, en réponse à l’escalade militaire d’Israël au Liban, est apparue en filigrane dans l’adresse, mardi 24 septembre, de Massoud Pezeshkian, à la tribune de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU), à New York. Le nouveau président iranien n’a pas eu de mots assez durs pour condamner les « crimes contre l’humanité » et la « barbarie désespérée » d’Israël, estimant que ses attaques contre le Liban, qui ont fait au moins 560 morts depuis lundi, « ne pouvaient rester sans réponse ».

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Mais, plutôt que de menacer l’Etat hébreu de représailles cinglantes, comme le font régulièrement l’aile dure du régime et les gardiens de la révolution iraniens, le président Pezeshkian en a appelé à la responsabilité de la communauté internationale pour « ne pas permettre que le Liban devienne un autre Gaza ». Israël mène dans l’enclave palestinienne une offensive qui a fait plus de 41 000 morts, en riposte à l’attaque perpétrée par le Hamas palestinien, allié de l’Iran et du Hezbollah, sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

Alors que le Hezbollah subit revers sur revers, la République islamique ne donne aucun signe de vouloir voler au secours de son protégé libanais, estimant que c’est exactement le piège dans lequel Benyamin Nétanyahou espère l’entraîner. Le premier ministre israélien agite à intervalles réguliers la menace d’une opération militaire contre l’infrastructure nucléaire iranienne. Téhéran ne veut pas, par une aventure militaire contre Israël, gâcher le rendez-vous onusien, où ses émissaires sont venus plaider auprès des Occidentaux pour « une nouvelle ère » dans leurs relations et la fin de l’isolement de leur pays.

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S’ils ont ouvert un front contre Israël en soutien à la bande de Gaza, le 8 octobre 2023, l’Iran et le Hezbollah restent déterminés à éviter une guerre ouverte avec l’Etat hébreu. Téhéran n’a, pour l’instant, pas riposté à l’assassinat imputé à Israël, fin juillet, à Téhéran, du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh. Les missiles qu’il avait envoyés en direction de l’Etat hébreu en réponse à l’attaque de son consulat à Damas, le 1er avril, n’avaient, de toute manière, pas créé l’effet de dissuasion escompté. L’Iran n’a pas la capacité à venir en aide au Hezbollah, sur le terrain libanais, au-delà de l’envoi d’armes et de conseillers de la force d’élite Al-Qods.

« Etat de choc »

L’Iran et le Hezbollah croient encore pouvoir empêcher un élargissement du conflit, quand bien même Israël s’attelle désormais à détruire l’infrastructure militaire que le Hezbollah a construite en deux décennies, avec l’aide de Téhéran. Le sabotage de ses systèmes de télécommunication, la décapitation de son commandement militaire et la destruction de milliers de lanceurs de roquettes et de missiles ont porté un coup très rude au Hezbollah, sidérant ses alliés au sein de l’« axe de la résistance ».

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