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« C’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses », déclarait Bruno Rétailleau, alors président du groupe Les Républicains (LR) au Sénat, tandis que Gérald Darmanin se félicitait de l’adoption par les sénateurs de son texte de loi sur l’immigration. Le temps des comptes est arrivé.

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Lundi 23 septembre, M. Retailleau est devenu ministre de l’intérieur à la place de M. Darmanin et s’il n’a pas prononcé le mot « immigration » lors de la passation de pouvoirs, place Beauvau, il a dès l’après-midi affiché son objectif dans un entretien au Figaro : « mettre un coup d’arrêt aux entrées illégales » et « augmenter les sorties ». Le soir, sur TF1, il a précisé sa pensée – « Je pense que l’immigration massive, ça n’est pas une chance pour la France » – en empoignant le sujet sur lequel la droite a le plus cherché à marquer sa différence « identitaire » avec la Macronie, quitte à adopter une rhétorique jusqu’alors réservée à l’extrême droite.

Le premier ministre, Michel Barnier, avait déjà prévenu, le 22 septembre sur France 2, qu’« il y aura beaucoup plus de rigueur, il y aura des ruptures », lui qui, lors de sa campagne pour la primaire LR, en 2021, défendait la suppression de l’aide médicale d’Etat (AME), un panier de soins pour les étrangers sans-papiers, ou encore un référendum pour instaurer un « bouclier constitutionnel » et s’affranchir des règles européennes.

Des mesures contraires à la Constitution

Des positions en accord, donc, avec celles défendues par le nouveau patron de la place Beauvau, selon le profil qui se dégage des archives publiées par l’Institut national de l’audiovisuel (INA) dimanche, portant sur « vingt-cinq ans de déclarations du nouveau ministre de l’intérieur, à propos de l’immigration ». On y entend Bruno Retailleau dire en 1997 de l’immigration africaine que « ce sont des gens qui n’ont pas la même culture que nous, ce sont des gens qui viennent, non pas pour être Français mais bien souvent pour profiter des droits sociaux ». Ardant partisan de l’assimilation, il est persuadé qu’« une partie de l’immigration refuse d’entrer dans le récit national ». Plus récemment, il a dénoncé l’« ensauvagement de la société française », liant l’« immigration massive » et le nombre d’homicides. Il est en outre persuadé de la trop grande attractivité de la France en termes d’asile, d’accès aux soins, de regroupement familial et de naturalisation.

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Au sein de LR, il a défendu des mesures contraires à la Constitution telles que l’instauration d’une préférence nationale pour l’accès aux prestations sociales ou encore la limitation des dépôts de demandes d’asile au sein des postes consulaires français à l’étranger.

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