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Après sept années de baisse de la pression fiscale, la France s’apprête à faire repartir le balancier des impôts en sens inverse. « Enfin ! », entend-on à gauche. « Encore ! », se désespèrent-on à droite et au centre. Le clivage idéologique sur les prélèvements obligatoires bat son plein.

L’accouchement dans la douleur de la composition du nouveau gouvernement annoncé samedi 21 septembre a été le théâtre de postures plus ou moins feintes entre l’impérieuse nécessité de rétablir de la justice fiscale dans le pays et la non moins impérieuse exigence de ne pas fragiliser la compétitivité de notre économie. Arbitre de ce débat, le premier ministre, Michel Barnier, a d’ores et déjà tranché en évoquant une hausse des prélèvements au nom d’une « situation budgétaire très grave ».

La loi de finance 2025 sera sans doute la plus compliquée à élaborer depuis le début de la Ve République, prévient Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes. Ce contexte particulier devrait inciter les responsables politiques à sortir du dogmatisme qui a pesé jusqu’ici sur le débat fiscal. A force d’être idéologisé, ce dernier est devenu stérile.

Un levier essentiel

La gauche, dans un réflexe pavlovien, témoignant d’une certaine paresse intellectuelle, fait de l’impôt l’alpha et l’oméga des politiques publiques. A l’inverse, le pouvoir sortant a poussé jusqu’à la caricature le principe intangible de ne pas augmenter la fiscalité, érigé en véritable totem.

En se privant de ce levier essentiel, Emmanuel Macron laisse nos finances publiques dans un état désastreux avec un déficit inédit hors période de crise. Sur un plan comptable, les 62 milliards d’euros d’allègements fiscaux accordés sous la présidence Macron sont à l’origine de 60 % de la dégradation des comptes publics. Le fait que les contribuables (pour moitié les ménages et pour moitié les entreprises) ne lui soient pas plus reconnaissants que cela laisse songeur.

Lire aussi | Budget 2025 : quels impôts ont été supprimés ou baissés sous la présidence Macron ?

La question fiscale ne peut pas se résumer aux arguments éculés utilisés de part et d’autre. Le programme du Nouveau Front populaire, qui prévoit plusieurs dizaines de milliards d’impôts supplémentaires, n’a toujours pas tiré les leçons du choc fiscal qu’avait administré François Hollande en début de mandat en plombant la croissance. Il est évidemment plus facile de réclamer toujours plus d’argent que de chercher à savoir pourquoi notre dépense publique est moins efficace qu’ailleurs. François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, expliquait, le 18 septembre dans un entretien au Parisien, que par rapport à ses voisins européens, la France débourse 10 % de son produit intérieur brut en plus pour financer son modèle social avec pour résultat une insatisfaction grandissante des administrés.

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