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Le premier ministre, Michel Barnier, n’est pas allé chercher très loin pour trouver son responsable des questions technologiques : il a nommé Clara Chappaz, jusque-là directrice de la Mission French Tech, chargée de soutenir l’écosystème des start-up françaises. L’intitulé du poste, lui, a changé : elle est nommée secrétaire d’Etat chargée de l’intelligence artificielle et du numérique, signe de l’importance accordée à « l’IA ». Son ministère de tutelle a également été modifié : alors que son ministère de rattachement précédent était Bercy, ce portefeuille dépendra désormais du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche.

M. Barnier a donc renoué avec une spécialiste du secteur, comme les deux premiers secrétaires d’Etat nommés après l’élection de M. Macron, en 2017, sur le thème de la « start-up nation » : Mounir Mahjoubi et Cédric O. Leur avaient succédé deux responsables issus du Modem, parti allié de la majorité : Jean-Noël Barrot, désormais ministre des affaires étrangères, et la furtive Marina Ferrari qui ne sera restée que sept mois à son poste.

Ces derniers mois, l’écosystème tech français s’interrogeait sur l’avenir et s’inquiétait d’un possible recul des sujets numériques dans l’agenda de l’exécutif français, mais aussi au niveau européen, alors que le très actif Thierry Breton vient de démissionner de son poste de commissaire européen chargé du marché intérieur et du numérique.

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Clara Chappaz a pour elle d’avoir travaillé dans plusieurs entreprises du numérique à des postes à responsabilité, chez Vestiaire Collective puis chez Zalora, une plateforme d’e-commerce de mode asiatique. Arrivée en 2021 à la tête de la Mission French Tech, chargée de soutenir les jeunes pousses tricolores, elle a assisté aux heures de gloire de la French Tech, avec un record de levées de fonds en 2022 (13,5 milliards d’euros).

Politique volontariste

Elle a aussi été le témoin, ensuite, d’un brutal assèchement des financements et d’un changement visant ces derniers temps à prioriser les start-up issues de la recherche fondamentale, par exemple pour favoriser la réindustrialisation dans le nucléaire ou les semi-conducteurs, ou pour développer l’IA.

L’intention semble aujourd’hui de poursuivre la politique volontariste en faveur de l’IA menée par Emmanuel Macron à partir de 2017, avec le plan Villani, et plus particulièrement ces deux dernières années. Paris a ouvertement cherché à favoriser l’émergence de « champions français » et de la scène parisienne de l’IA, incarnée par des start-up telles que Mistral, LightOn, Dust, H, Hugging Face ou Photoroom. Cette attitude n’est pas sans générer des frictions, la France ayant été accusée de s’opposer à la régulation de l’IA dans le texte européen AI Act, notamment sur le droit d’auteur. La mise en œuvre du texte est encore en débat à Bruxelles.

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