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L’élection présidentielle du 28 juillet au Venezuela consacre une escalade répressive et une consolidation autoritaire du gouvernement de Nicolas Maduro. Souhaitant se maintenir au pouvoir au prix d’une fraude visiblement massive, l’exécutif vénézuélien s’est appuyé sur des institutions judiciaires (le Tribunal supérieur de justice) et électorales (le Conseil national électoral) aux ordres, ainsi que sur une répression implacable.

Si l’attention médiatique des derniers jours s’est concentrée sur l’exil en Espagne du candidat de l’opposition, Edmundo Gonzalez Urrutia, des arrestations massives ont frappé les jeunes des quartiers populaires des grandes villes vénézuéliennes, historiquement favorables à Hugo Chavez puis à Nicolas Maduro.

Selon l’ONG Foro Penal, 1 673 personnes ont été arrêtées depuis le 29 juillet, dont soixante adolescents sont encore incarcérés. Cette répression est assumée par le gouvernement Maduro. Le ministère public annonce même des chiffres supérieurs à ceux des organisations de défense des droits humains, soit 2 400 personnes, témoignant d’une volonté de terroriser la population et de la dissuader de toute protestation.

Des condamnations entre 25 et 30 ans de prison

En effet, l’annonce de la victoire très contestée de Nicolas Maduro a provoqué une vague de manifestations partout dans le pays. Selon l’ONG Observatoire vénézuélien de la conflictualité sociale, 915 manifestations ont eu lieu les 29 et 30 juillet. C’est durant ces deux journées qu’ont eu lieu la plupart des manifestations et que la majorité des vingt-sept personnes qui y ont perdu la vie sont mortes

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Les détenus risquent des condamnations qui oscillent entre vingt-cinq et trente ans de prison pour des accusations de « terrorisme », ou entre dix et vingt ans de réclusion dans les cas d’« incitation à la haine ». Les Vénézuéliens ont été encouragés à utiliser l’application VenApp, créée en 2022 et initialement conçue pour enregistrer les coupures de courant et les urgences médicales, à des fins de délation de leurs voisins qui auraient pu manifester contre le gouvernement.

Ainsi, dans la ville de Carupano, une adolescente de 17 ans a été arrêtée après avoir été dénoncée par une de ses voisines pour avoir transféré un message sur WhatsApp remetttant en cause ? les résultats de l’élection présidentielle. Elle souffre désormais d’une dépression nerveuse en raison de sa privation de liberté, ce qui lui a causé des lésions cérébrales. Elle est depuis internée à l’hôpital sous surveillance policière.

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