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C’est un nom qui ne passe pas au sein d’une partie du camp présidentiel et de la gauche. Pressentie pour occuper le portefeuille des familles dans le futur gouvernement de Michel Barnier, la sénatrice (Les Républicains, LR) de Loire-Atlantique, Laurence Garnier, est très critiquée pour ses prises de position conservatrices contre le mariage pour tous et l’inscription de la liberté de recourir à l’avortement dans la Constitution.

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Alors que le nouveau premier ministre a présenté jeudi 19 septembre au président de la République, Emmanuel Macron, la liste des ministres de son futur gouvernement, l’Elysée a fait savoir vendredi que le chef d’Etat avait « alerté » M. Barnier sur le profil de Laurence Garnier. Mais « le président ne raye aucun nom. Ça n’est pas son rôle. Il peut simplement attirer l’attention du premier ministre sur des points de vigilance », précise un proche du chef de l’Etat auprès du Monde.

En 2013, Laurence Garnier s’était opposée au mariage homosexuel et avait soutenu la Manif pour tous (contre le mariage gay). Elle s’est aussi opposée, en 2021, à la création d’un délit punissant les thérapies de conversion, ces pratiques visant à imposer l’hétérosexualité aux personnes LGBT+. Et, en février 2024, elle a voté contre l’inscription dans la Constitution de la liberté garantie d’avorter. « Nos concitoyens attendent du gouvernement qu’il s’occupe de redresser notre pays, plutôt que de problèmes qui n’existent pas », avait-elle alors justifié.

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Rapporteur du projet de loi constitutionnel visant à inscrire l’IVG dans le texte fondamental, le député Ensemble pour la République Guillaume Gouffier Valente a manifesté sa désapprobation sur X, visant sans la nommer Mme Garnier. « Certaines rumeurs de nomination au gouvernement inquiètent particulièrement concernant la défense des droits des femmes et des personnes LGBTQ+. Ces combats ne seront jamais négociables », a-t-il écrit, demandant « un positionnement extrêmement clair » à Michel Barnier lors de sa déclaration de politique générale, prévue le 1er octobre.

« Nos vies, nos quotidiens, se transforment. Nos familles – sous toutes ses formes – également. Cette réalité des familles doit être prise en compte, il en va de la cohésion nationale », a abondé vendredi matin la députée MoDem et présidente la délégation parlementaire des droits des enfants, Perrine Goulet, sur X. Si elle était nommée, Laurence Garnier remplacerait la ministre sortante, la MoDem Sarah El Haïry, première femme ministre à rendre publique son homosexualité et sa grossesse issue d’une procréation médicalement assistée (PMA).

« Immense provocation »

Du côté de la gauche, les condamnations sont unanimes concernant une potentielle nomination de Mme Garnier dans le futur gouvernement de Michel Barnier. « Laurence Garnier est une femme de droite très marquée, qui a eu des engagements sociétaux que j’ai toujours combattus. A ce poste, ce n’est pas un bon signe. C’est un symbole qui est donné », s’est notamment inquiété sur BFM-TV le chef de file des sénateurs socialistes, Patrick Kanner. La députée La France insoumise (LFI) de Paris Sarah Legrain, a, elle, évoqué une « immense provocation » si le nom de Laurence Garnier était confirmé.

« En tant qu’association œuvrant pour l’égalité des droits LGBTI nous nous inquiétons de la capacité de Laurence Garnier à défendre les droits de toutes les familles ! », s’est pour sa part alarmée sur X l’association Gaylib, qui milite pour les libertés des personnes LGBT+.

De son côté, le secrétaire général délégué des Républicains, Geoffroy Didier, a pris ses distances vendredi sur Franceinfo avec le positionnement conservateur de Mme Garnier sur ces sujets sociétaux qui ne reflète pas ses « positions personnelles ». « C’est à elle de savoir si elle peut respecter une position qui serait différente en tant que ministre parce que j’imagine que la position du gouvernement ne sera pas globalement celle de ses positions personnelles », a-t-il estimé.

Le Monde avec AFP

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