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Histoires Web vendredi, septembre 20
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Grâce aux Escales du livre, Bordeaux avait déjà sa place sur la carte de France des festivals littéraires. Depuis 2021, la ville compte un deuxième rendez-vous, Gribouillis, consacré à la bande dessinée, à l’illustration et aux ouvrages jeunesse. Pour la 4e édition, qui s’est terminée dimanche 15 septembre, un salon au Garage moderne a mis à l’honneur une soixantaine de maisons d’édition indépendantes : L’Agrume, 2024, L’Association, The Hoochie Coochie, Cornélius…

Plusieurs expositions disséminées dans la ville ont également permis de toucher un large public. « Tous lieux confondus, le festival a accueilli environ 20 000 personnes », s’est réjouie Sarah Vuillermoz, fondatrice et directrice artistique de l’événement. L’idée qui a présidé à la création de Gribouillis vise plusieurs objectifs : « On a voulu réveiller l’enfant en nous, reprendre ce plaisir un peu pur de l’émerveillement, tout en mettant en avant la créativité éditoriale sans rester dans l’entre-soi. »

A la bibliothèque Mériadeck, une rétrospective inédite consacrée à l’auteur italien Manuele Fior, visible jusqu’au 23 octobre, illustre cette ambition. Près de 250 planches, dessins et croquis retracent la carrière de l’artiste de 49 ans le temps d’un parcours sobre et intelligemment conçu. L’exposition s’ouvre de manière émouvante sur ses carnets d’enfant, dans lesquels il adorait représenter les robots issus des séries d’animation japonaises, Goldorak et Mazinger Z, et se termine sur son dernier succès en date, Hypericon (Dargaud, 2022).

Les planches colorées de Delphine Durand

De son premier album sorti en France, Les Gens le dimanche (Atrabile, 2004), à L’Heure des mirages (Ici même, 2018), en passant par Mademoiselle Else (Delcourt, 2009), le dessinateur mène une exploration aussi bien formelle que chromatique. « Dans la BD, la couleur est un personnage à part entière, un ingrédient à gérer pour la narration », considère Manuele Fior, rencontré à la bibliothèque Mériadeck.

L’Italie, Berlin, Vienne, l’Egypte de la vallée des Rois… Ses albums sont une invitation au voyage, où la représentation des paysages sauvages, mais surtout urbains, tient une place prépondérante : « L’architecture a le pouvoir d’anticiper, de projeter dans le futur, et c’est en même temps la création de lieux où les gens vivent », raconte-t-il. Avec Manuele Fior, on explore le monde réel dans toute sa complexité et dans toutes ses réalités, en témoigne son intérêt pour la psychanalyse et pour le dessin automatique.

Lire la critique (en 2020) | Article réservé à nos abonnés Manuele Fior, de l’autre côté du miroir vénitien

Dans l’ancienne église déconsacrée de l’espace Saint-Rémi, en centre-ville, trois grands noms de la BD indépendante sont mis en avant dans un parcours éclectique. Jusqu’à lundi 23 septembre, on pourra goûter aux planches enfantines et colorées de Delphine Durand, autrice inspirée de Ma maison (2000) ou de Ratapoil (2018), publiés au Rouergue, et illustratrice prolifique d’une quarantaine d’albums, dont Gros-Lapin (Hélium, 2007), de Ramona Badescu.

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