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Histoires Web vendredi, septembre 20
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Il aura suffi de trois mots et tout s’est enflammé. « Augmenter les impôts. » A peine lâchée dans la presse, l’hypothèse testée par Michel Barnier, lors de ses consultations, a suscité un afflux de propositions à gauche, semé le trouble à droite, provoqué des haut-le-cœur chez les macronistes et tendu les tractations pour composer le gouvernement. Au point que le premier ministre a publié une mise au point visiblement destinée à calmer le jeu. « Nous sommes déjà le pays où la charge des impôts est la plus forte », y souligne le nouveau locataire de Matignon. Sans se dévoiler davantage.

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Trois petits mots et puis c’est tout ? La levée de boucliers a, de fait, été impressionnante, tant les impôts constituent un marqueur politique majeur. Pour les macronistes, qui veulent continuer à participer au gouvernement malgré leur échec aux élections, relever la fiscalité semble inimaginable. Ce serait renier leur action passée.

Gérald Darmanin s’est montré catégorique : « Il est hors de question que nous rentrions dans un gouvernement ou que nous soutenions un gouvernement qui augmente les impôts », a prévenu le ministre de l’intérieur démissionnaire, mercredi, sur France 2. « Je me battrai (…) pour protéger les Français des hausses d’impôts », a enchaîné Gabriel Attal, désormais chef de file des députés macronistes, dans l’hebdomadaire Le Point.

« Un effort exceptionnel et raisonnable »

« La baisse massive des impôts sur les entreprises et les ménages depuis sept ans a constitué une clé de notre succès économique, elle a en partie permis l’ouverture de nouvelles usines et la création de plus de deux millions d’emplois, appuie, auprès du Monde, le député (Renaissance) des Yvelines Charles Rodwell. Remettre en cause cette politique de l’offre de façon généralisée serait une erreur. » Pas de hausse d’impôts, c’est aussi la « ligne rouge » du parti Les Républicains (LR), répétée, mercredi encore, par sa vice-présidente Valérie Boyer.

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Pour autant, un alourdissement, au moins temporaire, de la fiscalité est désormais jugé inéluctable par nombre d’économistes et de responsables politiques, même à droite, tant l’argent manque dans les caisses. Il faut « lever le tabou sur les hausses d’impôts », a ainsi plaidé le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, mercredi. Dans un entretien au Parisien, il suggère « un effort exceptionnel et raisonnable sur certaines grandes entreprises et certains gros contribuables ».

Face à la « bérézina dans les comptes publics », il faudra « peut-être accepter quelques efforts supplémentaires inédits et temporaires » en matière fiscale, a aussi affirmé, à l’Agence France-Presse, le rapporteur général du budget au Sénat, Jean-François Husson, qui a pris récemment ses distances avec LR. Quant au Rassemblement national, s’il est hostile à une hausse des prélèvements obligatoires, ses responsables n’excluent pas de voter certaines taxes, pour peu que les classes moyennes et les PME soient préservées.

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