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Histoires Web jeudi, septembre 19
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Le format ferait presque penser à un speed dating. Jeudi 19 septembre, les amateurs de peinture pourront venir découvrir le travail de quatre-vingts peintres reconnus de la scène française, à l’occasion d’un accrochage très temporaire dans la nef du Musée d’Orsay, à Paris, en leur présence. Une occasion inédite d’échanger avec les peintres autour de leur travail, de leur parcours et de leurs intentions.

Aucune œuvre de la collection n’aura été déplacée – l’accrochage, sur des dispositifs légers, venant plutôt s’immiscer dans les interstices, à un emplacement propre à favoriser d’éventuels rapprochements, certains artistes disparus étant une référence ou une source d’inspiration pour ceux d’aujourd’hui. De Cézanne, Ingres ou Gérôme à Raphaël Barontini, Abdelkader Benchamma, Hervé Di Rosa ou Guillaume Bresson.

Parmi ces jeux d’échos ou dialogues de proximité, Nina Childress a choisi d’être à côté de l’Olympia, d’Edouard Manet. Manet encore pour Mireille Blanc, dont une part de gâteau côtoiera L’Asperge, du peintre qu’elle admire depuis l’adolescence.

Lire l’entretien avec Hervé Di Rosa (2024) : Article réservé à nos abonnés « Je suis beaucoup redevable à la République »

Un autoportrait, nu, par Apolonia Sokol détonnera dans une salle de portraits d’hommes, tandis qu’un autre nu féminin, par Katia Bourdarel, côtoiera L’Origine du monde, de Gustave Courbet. Marcos Carrasquer, dont les toiles s’inscrivent dans la tradition de la peinture d’histoire, montrera la guerre… du papier toilette pendant le Covid-19.

Rendre l’art et les artistes plus accessibles

Françoise Pétrovitch, pour qui cet étonnant « marathon » permettra aussi aux peintres de se rencontrer et d’échanger, sera, elle et son portrait d’adolescente, dans un espace neutre, sans voisinage immédiat. « On vient de lieux différents, de générations différentes, et ce qui nous réunit tous, c’est la peinture et les défis qu’elle nous pose, le fait de se demander chaque jour comment aller plus loin. Il y a une amitié par la peinture », analyse, pour sa part, le peintre chinois installé à Paris Xie Lei.

« Mariame » (2023), de Herbelin Nathanaëlle.

Mais que vient faire la peinture contemporaine dans ce temple de l’art du XIXe siècle ? L’idée a été de poursuivre le fil tiré par la récente exposition monographique à Orsay de la jeune peintre Nathanaëlle Herbelin − dont une des toiles ouvre le parcours −, qui elle-même avait convié ses amis peintres à écrire des textes pour le livret édité à cette occasion.

Et c’est à une figure fédératrice que ce projet de continuité a été confié : le peintre Thomas Lévy-Lasne, qui donne précisément accès à la parole des peintres de la scène française depuis quelques années par le biais de sa chaîne Twitch/YouTube Les Apparences, à travers une centaine d’interviews vidéo à son actif, et « au-delà de [ses] goûts personnels ». L’artiste au rire aussi tonitruant que communicatif dit ainsi « prendre soin de [son] biotope » en mettant à disposition une parole qu’il estime trop méconnue et trop peu présente dans les médias, malgré la vitalité actuelle de la peinture.

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