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Histoires Web jeudi, septembre 19
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Le temps d’un été, Salvatore « Toto » Schillaci fut le héros de l’Italie. L’artificier des « nuits magiques » de la Coupe du monde 1990 de football, est mort, mercredi 18 septembre, à l’hôpital civil de Palerme, où il avait été transféré dans un état grave il y a dix jours. L’ancien international azzurri luttait contre un cancer du côlon. Il avait 59 ans.

Ce fils de maçon, né le 1er décembre 1964 dans un quartier pauvre de la capitale sicilienne, n’a jamais été dupe sur ses accomplissements. « Ma carrière, d’une certaine manière, a duré trois semaines », reconnaissait-il. Une saison, 1989-1990, serait sans doute plus juste. A cette époque, l’attaquant, qui a longtemps végété en deuxième et troisième divisions italiennes, découvre enfin l’élite sous les couleurs de la Juventus Turin. C’est là qu’il va éclore aux yeux des amateurs de ballon rond, avant de gagner le cœur du grand public sous le maillot de l’équipe nationale lors du Mondial à domicile.

Ses performances dans le Piémont – vingt et un buts toutes compétitions confondues en cinquante matchs avec la Juve, vainqueure de la Coupe d’Italie et de la Coupe de l’UEFA – lui ouvrent les portes de la sélection, le 31 mars 1990, alors que l’Italie affronte la Suisse en match amical. Sans qu’on puisse imaginer pour autant que son nom figurera dans la liste des vingt-deux joueurs retenus par Azeglio Vicini pour le grand raout estival.

Mais, à la surprise générale, le joueur, alors âgé de 25 ans, est retenu. Dans une squadra aux nombreux talents offensifs – Gianluca Vialli, Andrea Carnevale, Roberto Mancini ou encore Roberto Baggio –, l’intéressé sait qu’il sera cantonné au rôle de remplaçant. Deux minutes, lors du match inaugural contre l’Autriche, au stade olympique de Rome, contribueront à changer la donne. Préféré à Baggio pour suppléer Carnevale, à la 76e minute, le Sicilien ouvre la marque de la tête à peine entré en jeu, offrant la victoire aux siens (1-0).

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Vialli se blesse, Schillaci intègre le onze. Mieux, il trouve le chemin des filets lors de six des sept rencontres de l’Italie dans le tournoi. « Dans le football, il y a des moments où tout va dans votre sens, analysait-il, des années plus tard. Vous n’avez qu’à respirer et le ballon entre dans les buts. J’étais en état de grâce, c’est tout. » Longtemps « Toto » Schillaci y a d’ailleurs vu le signe d’une intervention divine.

« Avec mes buts, j’ai réunifié l’Italie »

Les tifosi, eux, vibrent pour cet inconnu aux grands yeux exaltés, « ce paquet de muscles et de colère qui, l’année précédente, jouait encore en Serie B, à Messine, pour ce “terrone” [terme péjoratif désignant les Italiens du Sud] qui peinait à conjuguer le subjonctif mais qui, lorsqu’il marquait, semblait possédé par un démon », écrivait La Stampa, en 2011. « Avec mes buts, j’ai réunifié l’Italie », lance l’intéressé pendant la Coupe du monde. « [Ses] célébrations irrépressibles, dans lesquelles son visage était un symbole de joie partagée, resteront à jamais le patrimoine commun », a réagi Gabriele Gravina, le président de la Fédération italienne de football (FIGC), à l’annonce de sa mort.

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