FRANCE.TV – À LA DEMANDE – DOCUMENTAIRE
Mêler sport et culture s’inscrit dans « une tradition de partage », affirme, face à la caméra, Benjamin Millepied, ex-directeur de la danse à l’Opéra de Paris. Ces deux mondes n’ont toutefois pas toujours la proximité énoncée. D’où l’idée de créer l’Olympiade culturelle, sous la direction artistique des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, vaste programmation de plus de 820 spectacles en France. Quatre d’entre eux sont détaillés ici, avec enthousiasme.
Premier présenté, La Ville dansée, dont Benjamin Millepied est le directeur artistique. Cette sorte de marathon artistique est réalisée par le collectif Paris Danse Project, qu’il a cofondé avec Solenne du Haÿs Mascré. Ensemble, ils ont choisi dix lieux et autant de chorégraphes pour réaliser en une seule journée un live de onze heures.
En commençant par Grigny (Essonne) – parce que « l’Opéra de Paris doit avoir sa place à Grigny », insiste Benjamin Millepied –, dans un supermarché, lieu a priori délaissé par le spectacle, en compagnie du chorégraphe Mohamed Lamqayssi et de sa troupe. Si les neuf autres lives ont chacun un attrait spécifique, le solo magique de Taylor Stanley, danseur étoile du ballet de New York, sur Le Boléro, de Ravel, apparaît comme hors du temps dans le Jardin des grands explorateurs, à Paris.
Mots d’enfants
Sans vedette, le deuxième spectacle, Stadium, apparaît néanmoins comme le plus ambitieux, par la foi inébranlable dans le genre humain qu’il véhicule. Le réalisateur Mohamed El Khatib a en effet choisi de réhabiliter le « cadre magnifique » du stade Bollaert-Delelis de Lens (Pas-de-Calais) en montant une pièce de théâtre à Paris. Mais en faisant appel non pas à des personnages, mais « à des personnes » : une trentaine de membres de la grande famille d’Yvette Dupuy, la doyenne du club de supporteurs des Sang et Or, qu’il a formés et suivis durant deux ans.
« Tout le monde a un petit texte à lire », explique Georges, l’un d’eux. « Moi je ne dis rien, mais je les fais tous pleurer. » Avant que la vie ne reprenne le dessus, et que La Chenille succède à Vivaldi, naturellement.
Avec La Cité des marmots, de Mehdi Haddjeri, nous suivons un autre voyage, celui de petits Marseillais élèves de CE1 et CE2. Ils ont préparé toute l’année, avec leurs professeurs, un spectacle de chorale qu’ils vont interpréter avec d’autres venus de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), dans l’impressionnante salle parisienne du Châtelet. De mots d’enfants en étonnements, les questions de ces petits chanteurs aux accents différents amusent, avant de découvrir le professionnalisme des 700 gamins sur scène, emmenés par la chanteuse Angélique Kidjo.
Athlète danseur, Arnaud Assoumani incarne, enfin, le lien entre sport et danse. Qualifié pour les Jeux paralympiques et médaillé d’or à Pékin en 2008 en saut en longueur, il découvre la danse pour participer au spectacle de Mourad Bouayad, A l’unisson. Sur scène, athlètes, danseurs ou amateurs, handicapés ou non, retrouvent quelques stars comme… Marie-José Pérec, autre novice en danse contemporaine. « Ce qui se passe là, c’est ce qu’on aimerait qui se crée dans la rue tous les jours, et c’est formidable. »
Corps et âme, dans les coulisses de l’Olympiade culturelle, de Cyprien d’Haese et Joseph Haley (Fr., 2024, 55 min).