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Le théâtre des opérations n’avait pas le faste des sites olympiques : c’est dans dix-sept entrepôts disséminés dans l’Est parisien qu’ont été saisis, mercredi 31 juillet, lors de contrôles simultanés, plus de 145 000 articles contrefaits destinés aux Jeux et aux activités sportives. Ces peluches « Phryges » un peu rêches, ces tee-shirts siglés des anneaux disposés à l’envers, ces chaussures de running singeant celles des grandes marques rejoignent le vaste inventaire de « contrefaçons manifestes », souvent en provenance de Chine, dressé par les douanes, au long d’une traque internationale commencée sept mois plus tôt.

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« Le marché français est clairement visé, et les Jeux olympiques – tout comme l’Euro de football – constituent pour les organisations criminelles une opportunité d’affaires », indique Corinne Cléostrate, sous-directrice de la lutte contre la fraude à la Direction générale des douanes. « Les JO peuvent constituer un effet d’aubaine pour les groupes criminels », souligne Simon Decressac, directeur régional des douanes de Roissy-Voyageurs.

Au-delà des marchandises liées à l’événement, la saturation joyeuse des terminaux de l’aéroport, avec son surplus de passagers et de matériel à faire transiter au plus vite, est perçue comme l’occasion de faire passer en toute discrétion les produits illicites. « Nous réalisons des saisies en continu, de tabac, de stupéfiants, de médicaments, mais il est trop tôt pour parler d’effet JO », estime Mme Cléostrate. « Quant aux produits dopants, précise-t-elle, les constatations de ces derniers jours portent sur des commandes de particuliers faites sur Internet, pour de la musculation notamment, mais rien n’est lié aux compétitions. »

Approvisionnements assurés en amont

Les renseignements douaniers avaient alerté d’un autre stratagème : la présence, dans les vols commerciaux occupés par certaines délégations olympiques, de « mules » profitant de l’occasion pour convoyer de la drogue dans leurs valises. De telles infiltrations viseraient les pays de provenance habituels de la cocaïne – en Amérique du Sud et en Afrique de l’Ouest, devenue une « zone rebond » stratégique. Dimanche 28 juillet, c’est d’ailleurs à la descente d’un vol en provenance de Dakar, mais hors du cadre olympique, qu’une jeune femme brésilienne a été interpellée. Dans l’une de ses valises étaient conditionnés 8 kg de cocaïne – soit plus de 500 000 euros à la revente.

Pour la cocaïne comme pour d’autres stimulants, dont les autorités sanitaires craignent une consommation plus élevée que d’ordinaire lors des festivités, les approvisionnements ont été assurés en amont, selon les enquêteurs spécialisés. Le 14 juillet, 107 kg de cocaïne ont été découverts à Roissy dans des valises en provenance de Fort-de-France, en Martinique : 52 kg, d’abord, en petits sachets compacts remplissant le bagage d’un passager, puis 55 kg, quelques minutes plus tard, à l’intérieur d’autres valises abandonnées sur le tapis roulant.

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