JO Paris 2024 : les humeurs de la Seine surveillées de près avant la cérémonie d’ouverture

Le préfet de région, la maire de Paris, et les barragistes qui régulent le débit de la Seine à 200 kilomètres en amont de Paris ont la même lecture matinale ces derniers temps : le relevé des données du fleuve – son débit, sa hauteur –, autrement dit, son humeur. La cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris 2024 du 26 juillet est imminente. Pour la première fois, le défilé des athlètes doit se tenir en dehors d’un stade.

Mais, pour que la fête annoncée ait lieu, encore faut-il que le ciel y mette du sien. Fin juin, et le week-end des 20-21 juillet, d’importantes pluies sont tombées sur l’est de la France, gonflant toujours davantage un fleuve au débit quatre fois plus élevé que la normale. Ces derniers jours, la Seine semblait s’apaiser de nouveau.

« 1,25 mètre de hauteur d’eau, mardi, au réveil ; 350 m³/seconde [m³/s] », lisait Marc Guillaume, le préfet de la région Ile-de-France, le 23 juillet. Bien loin des cotes habituelles. Mais cela reste sous les seuils au-delà desquels des mesures doivent être prises, assure-t-il. « A 1,40 mètre, on doit changer deux bateaux de la flotte principale de la cérémonie qui n’ont pas assez de tirant d’air [hauteur permettant le passage des bateaux sous les ponts]. A 1,60 mètre, on en remplace quatre autres », détaille celui qui est aussi le préfet coordonnateur du bassin versant, et l’homme qui signe les arrêtés autorisant les manifestations nautiques.

Pour les épreuves du triathlon des 30 et 31 juillet, et celles de natation marathon des 8 et 9 août, c’est plutôt la qualité bactériologique de l’eau qui est scrutée. Pour autant, le règlement de la fédération internationale stipule que le courant ne doit pas être trop fort non plus.

La navigation se fera sur trois files

Le préfet a aussi l’œil sur les prévisions du réseau Vigicrues – chargé de surveiller le niveau et le débit des cours d’eau de l’Hexagone –, plutôt rassurantes pour vendredi : « Le débit annoncé serait entre 300 et 380 m³/s ; et la hauteur d’eau entre 1,10 mètre et 1,40 mètre. » Anne Hidalgo, qui recevait la presse, mardi après-midi, a reconnu, elle aussi, regarder « avec beaucoup d’anxiété le temps qu’il fera le 26 juillet ». C’est la Sainte-Anne, a ajouté la maire de Paris. J’espère qu’ils seront gentils. Mais nous ferons avec. »

Si l’état du fleuve importe tant, c’est que les péniches se manœuvrent plus difficilement quand le courant est fort. Or, comme tout spectacle XXL, le défilé est réglé à la minute près. Chaque bateau doit parcourir les 6 kilomètres qui séparent la gare d’Austerlitz (13^e arrondissement) du Trocadéro (16^e arrondissement) en quarante-deux minutes. La navigation se fera sur trois files : les télévisions à gauche, les délégations au centre, la régulation à droite ; 187 bateaux sont prévus au total, dont 85 pour les délégations ; pas plus de 150 mètres entre chaque, pas moins non plus ; des pneumatiques, un pour six bateaux, y veilleront. La mise en place se fera sur 4 kilomètres en amont. Huit mille cinq cents athlètes défileront, sur les 10 500 présents à Paris. « Souvent, ceux qui concourent le lendemain ne participent pas à la cérémonie », explique le préfet. Pour les conduire jusqu’aux quais, 250 bus sont prévus.

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