
C’est un nouveau front dans les différends commerciaux qui opposent les économies européennes et chinoises. La Chine a annoncé lundi 22 décembre qu’elle allait appliquer des droits antisubventions « provisoires » pour « certains produits laitiers » importés de l’Union européenne (UE).
Ces droits s’échelonneront de 21,9 % à 42,7 % et entreront en vigueur mardi, a affirmé le ministère du commerce. Ils concernent toute une série de produits, notamment les fromages frais et transformés, les fromages bleus ainsi que certains laits et crèmes.
L’UE a condamné lundi les taxes douanières annoncées par la Chine, dans le cadre d’une enquête antisubventions de Pékin dont Bruxelles rejette les conclusions. « Notre analyse est que cette enquête est basée sur des allégations contestables et des preuves insuffisantes, et que les mesures sont, par conséquent, injustifiées et infondées », a déclaré à la presse Olof Gill, porte-parole de la Commission européenne.
Mesure définitive en février
Les autorités chinoises avaient lancé cette enquête antisubventions en août 2024, officiellement à la suite d’une demande de l’Association laitière de Chine. Elle survenait au lendemain de l’annonce par l’UE de sa décision d’imposer des droits de douane élevés aux véhicules électriques fabriqués en Chine et avait été largement perçue comme une mesure de rétorsion contre Bruxelles.
« Les autorités d’enquête ont établi de manière préliminaire que les produits laitiers concernés importés de l’Union européenne bénéficiaient de subventions, que l’industrie chinoise des produits laitiers subissait un préjudice substantiel, et qu’il existait un lien de causalité entre ces subventions et le préjudice constaté », a fait savoir lundi le ministère du commerce chinois. Les mesures prises en conséquence prendront « la forme de consignations de droits compensatoires provisoires », a-t-il précisé.
Selon la Commission européenne, Pékin prévoit de conclure son enquête sur le secteur laitier européen le 21 février, date à laquelle cette mesure pourrait devenir définitive. Mais Bruxelles veut convaincre la Chine d’y renoncer.
« Nous faisons tout ce qu’il faut pour défendre les agriculteurs et les exportateurs de l’UE, ainsi que la politique agricole commune contre l’utilisation abusive par la Chine de mesures de protection commerciales », a assuré le porte-parole, rappelant que la Commission avait déjà saisi l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à propos de ce dossier. « C’est un développement très négatif » dans les relations entre l’UE et la Chine, a-t-il ajouté.
La semaine dernière, la Chine avait annoncé imposer pour cinq ans des droits antidumping allant de 4,9 % à 19,8 % sur le porc et ses sous-produits importés de l’UE. Entrés en vigueur le 17 décembre, ils s’échelonnent de 4,9 % à 19,8 %. Il s’agit d’une baisse par rapport aux droits provisoires de 15,6 % à 62,4 %, qui avaient été imposés depuis septembre en attente de la conclusion de l’enquête dans ce dossier.








