
Lorsque Olivier Bianchi a commencé son parcours politique local, dans les années 1990, le terme « narcotrafiquant » était encore exotique, réservé aux criminels sud-américains ayant fait fortune avec la « coca ». Le maire (Parti socialiste) de Clermont-Ferrand se souvient que le « trafic de stups » se limitait alors essentiellement au shit vendu aussi bien dans les quartiers périphériques que sur la place de Jaude, au cœur de la ville.
La sécurité, dans les discours et les programmes, ciblait la petite délinquance, voire la crainte des cambriolages. « Ni en 2014, ni même en 2020, le narcotrafic n’était un sujet de campagne, tout s’est accéléré depuis la crise due au Covid-19, où on est passé d’un trafic artisanal à un niveau industriel, qui touche même les beaux quartiers », raconte Olivier Bianchi.
Ces derniers mois, le maire de ce bastion historique de gauche dénombre dans sa ville cinq homicides liés aux trafics, qui ont attiré l’œil des médias nationaux chroniquant les « narchomicides » qui touchent aussi bien les métropoles régionales que les villes moyennes. « C’est un écosystème de violence urbaine lié aux trafics, face auquel les pouvoirs publics se retrouvent un peu défaits », estime l’édile, qui concède que cette problématique ne pourra être évitée durant la campagne des élections municipales de mars 2026.
Clermont-Ferrand n’est pas un cas isolé, bien au contraire. Lors du dernier congrès des maires de France, qui s’est tenu à Paris du 18 au 20 novembre, pas moins de trois tables rondes ont abordé la question du narcotrafic. Les affaires de règlements de comptes, de points de deal ou encore les menaces corruptives animaient aussi les discussions dans les allées.
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