Le bilan de l’incendie qui a ravagé, la semaine dernière, un complexe résidentiel de Hongkong est passé à 151 morts, a annoncé, lundi 1er décembre, un responsable de la police, Tsang Shuk-yin, qui n’exclut pas que ce chiffre augmente encore. Le précédent bilan faisait état de 146 morts.
Le sinistre qui s’est déclaré, mercredi après-midi, dans l’ensemble de huit tours de 31 étages de Wang Fuk Court, dans le district de Tai Po, est l’incendie d’immeuble le plus meurtrier depuis 1980 dans le monde, à l’exclusion de feux survenus dans des night-clubs, des prisons ou des centres commerciaux, d’après des recherches dans la base de données des catastrophes de l’université de Louvain, en Belgique.
L’ampleur du drame a causé un choc dans le territoire et suscité des appels à ce que les responsables de la tragédie rendent des comptes. Chan Tung, directeur de la police criminelle et de la sécurité de Hongkong, a déclaré lundi devant la presse qu’une « enquête approfondie [avait] été immédiatement ouverte pour homicide involontaire », ce qui a conduit, à ce jour, à « l’arrestation de 13 personnes, 12 hommes et une femme ».
Alors que le complexe d’environ 2 000 logements était en cours de rénovation mais toujours habité, l’attention s’est concentrée sur l’emploi possible de matériaux inflammables pour la rénovation, comme les filets protégeant de la poussière et de la chute d’objets, et l’usage, commun à Hongkong, de bambou pour les échafaudages.
« La police a collecté des échantillons de filets à 20 endroits différents du complexe de Wang Fuk Court au cours des deux derniers jours. Parmi ces échantillons, ceux prélevés à sept endroits différents, aux étages supérieurs, intermédiaires et inférieurs de quatre bâtiments, ne répondaient pas aux normes de résistance au feu », a déclaré, lundi, un responsable du gouvernement de Hongkong, Eric Chan.
Soupçons de sédition
Les autorités de Hongkong ont également annoncé, lundi, prendre les mesures « appropriées » contre ceux qui propagent en ligne des informations non vérifiées sur l’incendie. Le chef de la sécurité du territoire, Chris Tang, interrogé sur des arrestations auxquelles les autorités auraient procédé en lien avec ces appels, a fait état devant la presse de « commentaires inexacts » publiés en ligne dans le seul but de « menacer la sécurité nationale ». « Par conséquent, nous devons prendre les mesures appropriées, y compris des mesures de police », a-t-il ajouté.
Samedi, les médias locaux avaient rapporté qu’un étudiant avait été arrêté pour des soupçons de sédition après avoir distribué des tracts appelant à une enquête indépendante sur le drame. Le jeune homme, Miles Kwan, âgé de 24 ans, et d’autres personnes avaient regroupé leurs exigences dans une pétition en ligne, recueillant plus de 10 000 signatures en moins d’une journée. La pétition a, depuis, été supprimée.
L’étudiant a été aperçu, lundi en début d’après-midi, par l’Agence France-Presse (AFP) en train de quitter un commissariat de la ville. Mais la police refusait toujours, lundi, de commenter la situation du jeune homme.










