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Quelques centaines de personnes ont défilé à Paris, samedi 15 novembre, contre les violences faites aux enfants et aux adolescents à l’appel de 77 organisations, a constaté l’Agence-France-Presse (AFP), tandis que des rassemblements similaires étaient prévus dans d’autres villes en France.

Les chiffres sont « alarmants », a rappelé à l’AFP Claire Bourdille, fondatrice du Collectif enfantiste : « 160 000 enfants [sont] victimes de violences sexuelles chaque année en France », « un enfant [est] tué tous les cinq jours par ses parents », il y a une « augmentation des dépressions chez les jeunes personnes, avec des personnes de 9 ans qui se suicident »

« Il y a tout ce qu’il faut pour agir au niveau de la protection de l’enfance. Ce qu’il manque, c’est la volonté politique, mais pour qu’il y ait une volonté politique il faut aussi qu’il y ait une société derrière, qui pousse et qui réclame un changement », a estimé Mme Bourdille.

« J’ai une fille et je me sens totalement concerné par le sujet. Il y a eu certains moments de violence dans ma vie d’enfant que je ne voyais pas comme de la violence. J’essaie de réaliser ça et d’éviter de le reproduire. Pour moi, ça passe d’abord et avant tout par l’éducation », a témoigné auprès de l’AFP Yazid Zouanat, venu en famille.

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Des formes de violences « innombrables »

En amont de la Journée internationale des droits de l’enfant, qui aura lieu le 20 novembre, des rassemblements ont été organisés dans une quarantaine d’autres villes en France (Bordeaux, Toulouse, Strasbourg, etc.) ainsi qu’à Bruxelles, selon les signataires de l’appel, parmi lesquels Enfance et Partage, la Fondation des femmes, le Syndicat national des professionnel·le·s de la petite enfance (SNPPE) ou encore le collectif des victimes de Joël Le Scouarnec.

« Infanticide, inceste, pédocriminalité, cyberpédocriminalité, exploitation sexuelle, mutilation sexuelle, thérapie de conversion, maltraitance, mariage forcé, violence éducative ordinaire, violences intrafamiliales et institutionnelles, discriminations multiples… Les formes de violences sont innombrables en France et dans le monde », dénoncent ces organisations.

Elles réclament la création d’un ministère de l’enfance, un financement pérenne de la protection de l’enfance, une réforme de l’aide sociale à l’enfance et l’application des 82 préconisations de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise).

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Les organisations demandent également de déclarer l’imprescriptibilité civile et pénale des crimes et délits sexuels sur mineurs, de rendre obligatoire la dénonciation des crimes et délits sexuels sur mineurs, y compris pour les professionnels et les parents, ou encore d’accorder le statut de victimes aux enfants de victimes de féminicides.

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Le Monde avec AFP

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