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Histoires Web mercredi, novembre 12
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Alexander Vogt se qualifie lui-même d’« électron libre » dans le paysage politique de sa ville. Le maire de Halle-sur-Saale (Saxe-Anhalt), 47 ans, est pourtant né dans cette cité de 245 000 habitants, située entre Berlin et Leipzig, où il est resté jusqu’à ses 22 ans. Mais il est un des rares enfants du pays à être revenu s’installer dans cette région de l’est de l’Allemagne, économiquement fragile et démographiquement déclinante, après des études supérieures et vingt ans de carrière en Allemagne de l’Ouest et à l’étranger. Depuis mars, ce spécialiste de la politique des transports, ancien conseiller au Parlement européen, parfaitement francophone et ouvertement homosexuel, est maire sans étiquette d’une ville où le parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD) est le premier groupe au conseil municipal avec 12 élus sur 56, l’Union chrétienne-démocrate (CDU) comptant 11 élus.

« J’ai fait campagne tous les jours dans les rues de Halle avec mon chien, j’ai partagé avec les gens mon expérience des années 1990, quand ma mère s’est retrouvée au chômage après la réunification, et qu’au total 100 000 habitants sont partis. Je leur ai dit que Halle devait être gouverné par un “Hallenser” [un natif de la ville], et pas par quelqu’un de l’Ouest, comme l’était mon prédécesseur », raconte M. Vogt. Pour être élu, il a, surtout, rendu sa carte de la CDU pour se présenter en candidat sans étiquette. La démarche suit une tendance observable dans les Länder de l’Est depuis plusieurs années : de plus en plus de communes sont dirigées par des maires sans étiquette, y compris dans des villes de plus de 50 000 habitants comme Magdebourg (Saxe-Anhalt), Erfurt et Weimar (Thuringe), Potsdam (Brandebourg) ou Zwickau (Saxe). Une façon de trouver des majorités dans des paysages politiques de plus en plus fragmentés, face à une AfD désormais solidement implantée, mais aussi de contourner la logique du cordon sanitaire, ou Brandmauer (littéralement « mur pare-feu »), autrement dit l’interdiction, observée par les partis établis, de coopérer ou d’être élu avec le soutien de l’extrême droite.

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