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Histoires Web jeudi, octobre 30
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Le soldat descend les escaliers, arme automatique au poing. Au sous-sol d’une clinique clandestine située dans un bâtiment de l’université d’El-Fasher, gisent déjà une dizaine de cadavres ensanglantés. Au milieu de l’enchevêtrement de corps, un vieil homme, encore en vie, est assis en tailleur, vêtu d’une gallabiya (tunique) blanche. Le vieillard se redresse et toise le soldat au visage juvénile. « Qu’est-ce que tu fais mon enfant ? », peut-on entendre avant qu’il ne soit sommairement exécuté. « Celui-là n’est pas mort, pourquoi tu fais semblant de dormir ? Tue-le, Ali Regeig ! », interpelle le soldat qui prend la vidéo en désignant un jeune homme allongé au fond de la salle. Le prénommé Ali Regeig, portant des tongs aux pieds et la tête sertie d’un kadmol – le turban des combattants du désert, signe distinctif des Forces de soutien rapide (FSR) – recharge alors son arme et tire. Puis, les deux hommes, le tireur et celui qui filme, sortent par une porte donnant sur une cour, jonchée d’une dizaine d’autres dépouilles.

La vidéo témoigne de la brutalité des massacres qui se déroulent à El-Fasher depuis la prise de la capitale du Darfour du Nord, dimanche 26 octobre, par les paramilitaires des FSR du général Mohammed Hamdan Daglo, alias « Hemetti ». En quatre jours, d’innombrables images filmées par les combattants eux-mêmes ont été postées sur les réseaux sociaux.

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