Les Etats-Unis ont annoncé, mercredi 29 octobre, avoir mené une nouvelle frappe contre un navire présenté comme lié au trafic de drogue dans l’est de l’océan Pacifique, tuant « quatre hommes narcoterroristes », dans le cadre d’une campagne militaire de l’administration Trump très critiquée dans la région.
« Ce navire était connu de nos services de renseignement pour être impliqué dans le trafic illicite de stupéfiants », a assuré sur X le secrétaire américain de la défense Pete Hegseth, précisant, comme après chacune de ces opérations, que l’attaque a été menée « dans les eaux internationales ».
En moins de deux mois, l’armée américaine a tué au moins 61 personnes lors de 14 frappes contre des navires de trafiquants de drogue en mer des Caraïbes et dans l’est de l’océan Pacifique ont affirmé le président Donald Trump et M. Hegseth. Le président américain a justifié ces attaques comme une escalade nécessaire pour endiguer le flux de drogue vers les États-Unis. Il a affirmé que les États-Unis étaient engagés dans un « conflit armé » avec les cartels de la drogue, s’appuyant sur la même base juridique que celle utilisée par l’administration Bush lorsqu’elle a déclaré la guerre au terrorisme après les attentats du 11 septembre 2001.
Alors que le Pentagone a annoncé, vendredi, l’envoi du porte-avions Gerald-R.-Ford, en appui de leurs opérations, l’important déploiement naval au large des côtes sud-américaines a alimenté les craintes d’invasion au Venezuela et les spéculations selon lesquelles Trump pourrait tenter de renverser le président Nicolas Maduro, qui fait face à des accusations de narcoterrorisme aux États-Unis.
Le Venezuela annonce plusieurs opérations antidrogue
Niant vigoureusement faire partie d’un cartel et considérant le déploiement américain comme une « guerre non déclarée », M. Maduro a annoncé, mercredi, que l’armée vénézuélienne avait intercepté trois avions et détruit deux camps de narcotrafiquants ces derniers jours. « Avant-hier (lundi) un avion utilisé pour le trafic de drogue est entré par les Caraïbes. Notre aviation l’a détecté en une seconde », a-t-il ainsi déclaré lors d’une cérémonie télévisée. « Aujourd’hui (mercredi), deux avions utilisés pour le trafic de drogue sont entrés depuis le nord. Et conformément à notre loi, nous avons une loi d’interception (…) Pim, pum, pam ! »
Un peu plus tôt, l’armée vénézuélienne avait annoncé avoir détruit deux camps des groupes « Tancol », acronyme créé par les autorités signifiant « terroristes armés narcos colombiens », dans le sud amazonien du pays. L’armée « a procédé, à l’aide d’une unité de combat mixte, à la destruction de deux camps logistiques utilisés par des groupes Tancol envahissant notre territoire national », selon un message sur Telegram du général Domingo Hernandez Larez.
Du matériel militaire mais aussi des tracts de la guérilla colombienne ELN (Armée de libération nationale) auraient aussi été saisis. « Le Venezuela est une zone de paix, de droit et de justice où l’on lutte quotidiennement contre les groupes de narcotrafic international qui tentent d’utiliser le territoire national comme plateforme pour leurs fins prédatrices », ajoute le texte.
Depuis le déploiement américain, les autorités vénézuéliennes médiatisent plus qu’à l’accoutumée ces opérations et Caracas affirme que Washington se sert du trafic de drogue comme prétexte « pour imposer un changement de régime » et s’emparer du pétrole vénézuélien. Le président américain avait reconnu avoir autorisé des opérations clandestines de la CIA sur le territoire vénézuélien, avait aussi évoqué des frappes terrestres visant des objectifs narcoterroristes.
Après la destruction d’autres camps au début du mois, le ministre de la Défense, le général Vladimir Padrino Lopez, avait souligné que les forces armées faisaient la chasse à la cocaïne transitant à travers le pays et avait repris des discours de Maduro assurant que le Venezuela était « exempt de cultures illicites ».











