La cour criminelle de l’Hérault a condamné, jeudi 23 octobre, William C., à huit ans de prison pour « violences volontaires avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner », après avoir mortellement fauché Aymen, un adolescent de 13 ans. L’homme de 23 ans conduisait sans permis, en marge des célébrations de la demi-finale France-Maroc lors de la Coupe du monde de football 2022. La cour a écarté la légitime défense, soulevée par la défense de l’accusé.
Dans son réquisitoire, l’avocat général, Robert Bartoletti, avait réclamé une peine de douze années de réclusion criminelle. « C’est pas la faute à pas de chance, c’est la faute uniquement à son comportement », avait estimé le représentant du ministère public, en évoquant le « drame absolu » de la perte d’un enfant.
Le 14 décembre 2022, des dizaines de supporteurs arborant le drapeau marocain étaient descendus dans les rues du quartier de La Mosson, en périphérie de Montpellier, à l’issue de la demi-finale remportée 2-0 par la France. Au même moment, William C., alors âgé de 20 ans et qui n’avait pas le permis de conduire, a décidé d’aller fêter la victoire de la France avec la voiture de sa mère, drapeau tricolore accroché à la portière.
« Nous entendons que ce sont des excuses sincères »
Il s’était retrouvé bloqué à proximité des supporteurs du Maroc, qui le chahutent et arrachent son drapeau français. Il démarre alors en trombe, effectue un demi-tour sur les voies du tramway où se trouvent des dizaines de personnes et en percute trois, dont Aymen, qui mourra peu après, et en blesse légèrement un autre.
Pendant l’enquête et durant les deux jours de procès, l’accusé n’a cessé d’affirmer que, pour lui, c’était un « accident » et qu’il n’avait « pas vu » qu’il renversait plusieurs personnes. Il avait également présenté ses excuses à plusieurs reprises à la famille d’Aymen.
« Nous entendons que ce sont des excuses sincères, qu’il regrette vraiment. Ça n’excuse pas l’acte, ça ne nous ramènera pas le petit frère, mais ça nous touche », a affirmé devant la cour le frère aîné d’Aymen, Saïd.
La mort du jeune homme avait endeuillé Montpellier, et un millier de personnes avaient défilé, roses blanches à la main, pour rendre hommage à l’adolescent. Sa mort avait aussi provoqué des échauffourées dans le quartier défavorisé où s’était déroulé le drame.













