Eric Anceau est professeur d’histoire contemporaine à l’université de Lorraine, spécialiste de l’histoire de la France et de l’Europe au XIXe siècle et, plus précisément, du Second Empire et de Napoléon III. Il vient de faire paraître Nouvelle histoire de France (Passés Composés), qui réunit 100 historiennes et historiens.
L’expression de « préjudice inestimable » est utilisée à propos du vol du
Louvre, qu’en pensez-vous ?
Ce vol commis dans le plus célèbre musée du monde provoque une profonde émotion dans notre pays, mais également à travers le monde, comme l’incendie de Notre-Dame en 2019. Cependant, à la différence de ce dernier, qui a suscité une mobilisation et une reconstruction formidables, je crains que le vol d’hier ne soit irrémédiable. Le Louvre a connu plusieurs vols dans le passé, mais celui-ci est à la fois le plus spectaculaire et le plus grave. Il dépasse même le vol de La Joconde en 1911 car, outre, le fait que le tableau de Léonard de Vinci avait été retrouvé deux ans plus tard, La Joconde n’avait pas alors la notoriété acquise par la suite. Les pièces dérobées dimanche ont, elles, une valeur symbolique beaucoup plus forte.
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