Donald Trump a annoncé, jeudi 16 octobre, des mesures pour faire baisser le coût très élevé des fécondations in vitro (FIV) aux Etats-Unis, une de ses promesses de campagne destinée à relancer la natalité en berne du pays mais qui divise ses soutiens conservateurs. « Nous voulons faciliter la tâche à tous les couples qui souhaitent avoir des enfants », a assuré le républicain lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche consacrée à cette technique de reproduction assistée.
Le coût d’une FIV dans le pays peut s’élever aujourd’hui à plusieurs dizaines de milliers de dollars et est rarement pris en charge par les assurances-santé, ce qui en limite l’accès. Les Etats-Unis vont désormais proposer aux Américains d’acheter à des prix réduits des traitements utilisés dans les FIV, a annoncé en fanfare le président, promettant que les prix allaient ainsi « baisser considérablement ».
Des traitements hormonaux du laboratoire EMD Serono pourront ainsi être achetés sur un site Internet baptisé en l’honneur du président républicain, avec des remises variant selon le revenu fiscal des acheteurs. En échange, le laboratoire, qui s’est également engagé à investir sur le sol américain, bénéficiera d’une exemption de droits de douane.
Selon l’administration Trump, cette mesure permettrait une économie pouvant aller jusqu’à 2 200 dollars (soit 1 854 euros) par cycle de FIV, les traitements comptant pour environ 20 % du coût total de la procédure.
Une conséquence immédiate limitée
Par ailleurs, le gouvernement américain va inciter les entreprises à proposer à leurs employés une forme d’assurance-maladie spécifique pour les soins de fertilité, sur le modèle de celles déjà proposées pour les soins dentaires ou de vision, a poursuivi Donald Trump. Tout changement en ce sens dépendra néanmoins du bon vouloir des entreprises.
« C’est peu probable que cela ait une conséquence immédiate sur les patients », relève auprès de l’Agence France-Presse TJ Farnsworth, président de la Fertility Providers Alliance, une association représentant de nombreuses cliniques de fertilité, tout en se disant enthousiasmé par ce « début de discussion remarquable ».
Un engouement loin d’être partagé par la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, qui a, elle, fustigé dans un communiqué une « nouvelle promesse non tenue », pointant l’absence d’obligation et l’effet néfaste des coupes budgétaires, décidées par le républicain et qui priveront des Américains de couverture santé.
Lors de la campagne présidentielle de 2024, Donald Trump s’était autoproclamé « père de la fécondation in vitro » et avait promis de faciliter l’accès à cette technique de reproduction assistée. Une promesse qui avait divisé sa base, une partie des conservateurs s’opposant farouchement à cette pratique qui s’apparente selon eux à l’avortement, les embryons créés n’étant pas tous utilisés, tandis qu’une autre salue une politique pronataliste.
L’enjeu est sociétal et politique, les Etats-Unis faisant face à une crise de la fécondité comme d’autres pays développés.