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Chaque jour en France, près de 200 femmes meurent d’une maladie cardio-vasculaire. C’est désormais la seconde cause de mortalité féminine. L’endométriose touche une femme sur dix, mais il faut en moyenne sept ans pour obtenir un diagnostic. Près de 12 % des adolescentes souffrent de troubles psychiques sévères, un chiffre en forte hausse depuis la crise sanitaire. Et si les femmes vivent plus longtemps que les hommes – 85 ans en moyenne contre 80 – elles ne vivent pas mieux : leur espérance de vie en bonne santé est quasiment identique – environ 64 ans – ce qui signifie qu’elles passent davantage d’années exposées à un risque accru de douleurs chroniques, de maladies invalidantes ou de perte d’autonomie.

Ces réalités révèlent une inégalité flagrante : la santé des femmes est encore mal comprise, trop souvent ignorée. Longtemps réduite à la seule dimension de la maternité, elle doit aujourd’hui être reconnue dans toute sa complexité biologique, psychologique et sociale. Pendant des siècles, la médecine a fait de l’homme le référent universel. Résultat : des essais cliniques concentrés sur des cohortes masculines, des traitements pensés pour des corps d’hommes, des effets secondaires insuffisamment documentés chez les femmes, et des retards de diagnostic aux conséquences parfois fatales.

L’exemple de l’infarctus est emblématique. Chez les femmes, les symptômes, pourtant semblables à ceux des hommes, sont moins souvent associés à une urgence cardiaque. Cela est d’autant plus vrai pour les jeunes femmes, pensées comme non exposées à ce type de risques. Souvent, elles ignorent elles-mêmes être concernées par ces pathologies. Des campagnes de sensibilisation ciblées, qui ont montré leur efficacité pour le dépistage du cancer du sein, permettraient de mieux informer les femmes sur ces risques et les signes annonciateurs.

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A tous les âges de la vie, la douleur des femmes est trop souvent banalisée, leur santé mentale ramenée à une supposée fragilité émotionnelle. Chez les adolescentes, on constate une augmentation significative des cas de dépression et des comportements d’automutilation, présentant une prévalence de 35 % supérieure chez les filles par rapport aux garçons. Pourtant, leurs passages à l’acte sont fréquemment minimisés, ce qui retarde la prise en charge et aggrave le risque suicidaire.

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