« La mise sous tutelle de Nexperia montre que la bataille sur les technologies critiques touche aux intérêts vitaux de l’Europe »

La guerre des puces rebondit aux Pays-Bas. Le gouvernement néerlandais a annoncé, dimanche 12 octobre, avoir pris le contrôle de Nexperia, l’un des principaux fabricants de semi-conducteurs européens, détenu par un groupe chinois, afin de préserver ses intérêts nationaux et ceux de l’Europe.

Nexperia, autrefois dans le giron du géant néerlandais NXP Semiconductors (ex-Philips), avait été revendu en 2018 au fabricant chinois de smartphones Wingtech Technology pour 3,6 milliards de dollars (3,1 milliards d’euros). Cela avait valu à Nexperia d’être placé sur une liste d’entités suspectes par les Etats-Unis. Surtout, en 2022, le gouvernement britannique avait exigé du fabricant néerlandais qu’il renonce à reprendre la plus importante usine de puces au Royaume-Uni.

De leur côté, en septembre 2023, les Pays-Bas avaient déjà pris part à la guerre des puces, en restreignant, à la demande de Washington, les exportations vers la Chine des équipements les plus avancés du géant néerlandais ASML, leader mondial de machines destinées à graver les semi-conducteurs. Cette fois, le gouvernement va beaucoup plus loin. Ayant été alerté par trois membres du conseil d’administration de Nexperia, La Haye a estimé que Wingtech avait montré de « graves manquements de gouvernance », de nature à représenter une « menace pour la continuité des capacités technologiques critiques sur le sol européen ».

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